La plateforme X (ex-Twitter) poursuit l’État de New York en justice, contestant une loi qui impose de dévoiler les mécanismes de modération des contenus haineux ou mensongers. Elon Musk dénonce une atteinte à la liberté d’expression.
Elon Musk repart en guerre contre la censure. Sa société X Corp, propriétaire du réseau social X (anciennement Twitter), a déposé mardi 24 juin une plainte devant un tribunal fédéral de New York contre une nouvelle loi de l’État qui impose aux plateformes sociales de rendre publiques leurs pratiques de modération. Musk y voit une violation du Premier amendement de la Constitution des États-Unis, qui garantit la liberté d’expression.
Une loi jugée intrusive par X Corp
Promulguée fin 2024, la loi new-yorkaise oblige les entreprises de réseaux sociaux à divulguer leurs politiques de modération, notamment en ce qui concerne les discours de haine et la désinformation. Selon la plainte, cette législation crée une pression politique et médiatique incitant les plateformes à censurer des contenus pourtant protégés par la Constitution.
« L’État tente de susciter une controverse publique de manière inadmissible », dénonce X Corp dans sa requête. L’entreprise estime que cette régulation outrepasse le rôle légitime de l’État et met en péril le débat démocratique en orientant la censure selon des critères politiques.
Les législateurs ripostent
Les deux élus démocrates new-yorkais à l’origine de la loi, Brad Hoylman-Sigal et Grace Lee, ont rapidement réagi à l’attaque judiciaire. Dans une déclaration commune, ils rappellent que X et Elon Musk ont un « bilan inquiétant » en matière de modération, qu’ils jugent dangereux pour la démocratie. « Le fait qu’Elon Musk se donne tant de mal pour éviter de divulguer des informations démontre la nécessité de cette loi », soulignent-ils.
Un précédent en Californie
Cette plainte n’est pas une première. En 2023, X Corp avait déjà contesté une loi similaire adoptée en Californie. Après une bataille judiciaire, la cour d’appel fédérale avait partiellement suspendu son application, considérant que la transparence imposée portait atteinte à la liberté d’expression des entreprises. Un compromis avait été trouvé début 2025 : la Californie avait accepté de ne pas appliquer les exigences de divulgation prévues dans le texte.
Musk, défenseur de la liberté d’expression
Depuis le rachat de Twitter fin 2022, Elon Musk a démantelé une grande partie de la politique de modération héritée de l’ancienne direction qui a par la suite été éclaboussée par le scandale des Twitter Files mettant en évidence l’existence de plusieurs niveaux de censures mis en place sur ce réseau social avant l’arrivée de Musk. Le milliardaire l’a remplacé par un système de modération sous forme de notes communautaires, un système vers lequel s’est également tourné Mark Zuckerberg qui a dénoncé le recours aux agences de fast cheking qui ont fait « plus de mal que de bien », selon ses dires.
Un affrontement juridique aux enjeux nationaux
Cette nouvelle action en justice relance le débat sur le juste équilibre entre transparence, régulation des contenus en ligne et liberté d’expression. Si la plainte aboutit, elle pourrait remettre en question d’autres législations similaires, envisagées dans plusieurs États américains et même au niveau fédéral.
Source : Sud Ouest.