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Raphael Pitti. Image : Chat GPT X X-Pression média.

Gaza : le médecin Raphaël Pitti dénonce un génocide et appelle à la désobéissance civile

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Médecin urgentiste spécialiste des zones de guerre, Raphaël Pitti qyu s’est rendu à Gaza en janvier et mai 2024 s’est exprimé dans L’Humanité. Ce qu’il y a vu l’a bouleversé. Dans l’hôpital de Khan Younès, il décrit une situation « chaotique » : des centaines de blessés entassés au sol, un tri médical inversé faute de moyens, et une éthique médicale mise à mal. « Nous étions contraints de laisser mourir des patients par manque de morphine », raconte-t-il.

Face aux bombardements incessants, aux pénuries de médicaments et à l’effondrement du système de santé, les morts se comptent par milliers. Il témoigne aussi de la dénutrition extrême, évoquant des enfants amorphes, dont le corps commence à puiser dans les graisses… et dans le muscle cardiaque.

« Aujourd’hui, je parle de génocide »

Longtemps prudent dans l’usage du mot, Raphaël Pitti ne doute plus : « Le génocide est caractérisé ». Pour lui, l’intention de détruire le peuple palestinien est désormais manifeste : blocus total, coupures d’eau et d’électricité, famine organisée. Il s’appuie notamment sur la décision de la Cour internationale de justice, qui a reconnu un risque réel de génocide et sommé Israël d’agir pour le prévenir.

À ses yeux, les déclarations de dirigeants israéliens prônant le déplacement des Palestiniens confirment cette volonté. Il dénonce une déshumanisation totale de la population de Gaza.

Appel à la désobéissance civile : « Il faut sortir du silence »

Loin de se limiter à une analyse humanitaire, Raphaël Pitti lance un appel clair : face à l’inaction de la communauté internationale, seule la désobéissance civile pacifique permettrait de faire pression sur les gouvernements.

« Ce qui se joue à Gaza, c’est la survie d’un peuple, mais aussi celle de notre propre humanité », martèle-t-il, citant Hannah Arendt et Dietrich Bonhoeffer pour dénoncer la « stupidité morale » d’un monde devenu insensible à la souffrance.

Il réclame des gestes concrets, comme le rappel de l’ambassadeur de France en Israël, pour marquer une rupture politique claire avec un gouvernement qui ne respecte ni le droit international, ni le droit humanitaire.

Un devoir de témoignage face à l’accusation de silence

En tant qu’élu à Metz chargé de l’accueil des réfugiés, Raphaël Pitti poursuit son engagement par des actions locales et des interventions publiques. Il assume les conséquences de ses paroles, malgré les campagnes de harcèlement et les accusations d’antisémitisme qui ont suivi ses prises de position.

Il affirme : « Notre témoignage se veut neutre et conforme au droit humanitaire. Je suis en paix avec ma conscience, que cela plaise ou non. » Il rappelle que les humanitaires ont une double mission : soulager les souffrances et dénoncer les crimes.

Malgré tout, une foi intacte en l’humanité

Interrogé sur la manière de garder espoir après avoir été témoin des pires conflits, Raphaël Pitti confie : « Je garde foi en l’humanité. » Il évoque les femmes de Gaza, gardiens de la dignité dans le chaos, qui préservent leurs enfants, cherchent de quoi nourrir leur famille dans les décombres et refusent de céder à la barbarie.

« Pire que la mort, il y a la perte de dignité », conclut-il. « Notre devoir est de la leur rendre. »

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