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Image : Dall E X X-Pression média

SaintéLyon : Un logiciel de reconnaissance faciale utilisé illégalement sur 320 000 coureurs et spectateurs

Une enquête du Monde révèle que l’entreprise PhotoRunning, spécialiste de la photographie sportive, a utilisé illégalement un système de reconnaissance faciale lors d’événements comme la SaintéLyon ou le Marathon du Beaujolais. Environ 320 000 visages auraient été scannés à leur insu.

Leader de la photographie sportive évènementielle en France, PhotoRunning proposait jusqu’à présent un service apprécié des sportifs : la possibilité de récupérer leurs clichés après course. Habituellement, cela se faisait via le numéro de dossard. Mais sur le site de l’entreprise, les participants étaient aussi invités à soumettre une photo de leur visage pour retrouver automatiquement leurs images. Ce système repose sur une technologie de reconnaissance faciale, déployée lors d’évènements rassemblant des milliers de personnes.

Selon l’enquête du Monde, cette technologie biométrique a été utilisée sans informer ni obtenir le consentement des coureurs… ni même celui des spectateurs, pourtant également captés par les objectifs.

D’après Le Monde, cette affaire représenterait « l’usage le plus important en France – dans l’espace public – de cette technologie particulièrement sensible et décriée ».

Une violation du RGPD selon la CNIL

Ce traitement de données biométriques entre directement en infraction avec le Règlement général sur la protection des données (RGPD), qui encadre strictement l’usage de la reconnaissance faciale en Europe. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), saisie de l’affaire, rappelle que « L’utilisation de traitements biométriques est interdite sauf consentement explicite, libre et éclairé ». « Ils ne peuvent pas être déployés à la volée dans l’espace public. »

Parmi les événements concernés figure la SaintéLyon, célèbre course nocturne entre Saint-Étienne et Lyon, ainsi que sa déclinaison SaintéGones, ouverte aux enfants de 6 à 15 ans. La reconnaissance faciale aurait été utilisée même lors de l’édition 2024 de cette course jeunesse.

Une plainte en cours d’instruction

Une plainte a été déposée auprès de la CNIL et une instruction est en cours. En attendant les conclusions officielles, l’affaire soulève des questions majeures sur le respect du droit à la vie privée, notamment dans des cadres publics et festifs où la vigilance des participants est moindre.

Cette affaire relance le débat sur l’usage des technologies de surveillance à des fins commerciales. Elle pourrait bien faire jurisprudence dans un contexte où les questions éthiques et légales autour de la reconnaissance faciale se multiplient.

Sources : Le Monde, France 3-Auvergne-Rhone-Alpes.

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