Dans une interview accordée à BFMTV, le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, est revenu ce matin sur l’évacuation controversée des jeunes exilés occupant la Gaîté-Lyrique. Il a défendu la nécessité de cette intervention, pointant des risques sécuritaires et sanitaires, tout en dénonçant l’entrave des collectifs militants.
Laurent Nuñez a rappelé que l’évacuation faisait suite à une décision de justice fixant une date limite au 13 mars 2025 pour libérer les lieux. Face à l’inaction des autorités compétentes, il a pris un arrêté de police administrative pour prévenir les risques de troubles à l’ordre public, soulignant la présence de conditions sanitaires dégradées et de menaces sécuritaires.
L’intervention sous tension et les interpellations
Dès 6 heures du matin, les forces de l’ordre ont déployé des cordons de sécurité pour empêcher les militants d’entraver l’évacuation. Malgré des résistances, 46 personnes ont été interpellées, dont une pour outrage et rébellion. Les autres font l’objet de vérifications administratives.
Concernant les blessés, le bilan officiel fait état de neuf personnes touchées, dont un migrant, un CRS et un journaliste. M. Nuñez a assumé l’usage de la force pour disperser les manifestants, justifiant cette décision par la nécessité d’évacuer l’espace public.
Un refus massif des solutions d’hébergement
Selon le préfet, les migrants évacués se sont vu proposer des solutions d’hébergement d’urgence, dont certaines à Paris et d’autres en région. Cependant, la majorité des exilés auraient refusé ces offres, en raison de la pression exercée par les collectifs militants,s selon Nunez.
« Les collectifs ont incité les occupants à ne pas accepter les solutions de prise en charge », a-t-il affirmé, ajoutant que la plupart des migrants étaient majeurs et faisaient l’objet de recours devant le juge des enfants pour contester leur statut, ce qui ne respecte pas la présomption de minorité.
Des plaintes déposées et des tensions persistantes
Face aux accusations de violences et de racisme portées par certains collectifs, Laurent Nuñez affirme avoir porté plainte pour diffamation contre des propos qualifiant la police de « raciste ». Il a également dénoncé les blocages institutionnels empêchant l’expulsion de certains étrangers en situation irrégulière.
Enfin, le préfet a confirmé le maintien d’un dispositif de sécurisation autour de la Gaîté-Lyrique afin d’éviter toute nouvelle occupation.