You are currently viewing Jean-Louis Debré est mort – L’ancien ministre et président du Conseil constitutionnel s’est éteint à 80 ans
Jean-Louis Debré en 2012. Photo : @Jackolan1

Jean-Louis Debré est mort – L’ancien ministre et président du Conseil constitutionnel s’est éteint à 80 ans

Jean-Louis Debré, ancien ministre de l’Intérieur, président de l’Assemblée nationale et du Conseil constitutionnel, est décédé à l’âge de 80 ans. Fils de l’ancien Premier ministre Michel Debré, il a marqué la vie politique française par son engagement gaulliste et son attachement aux institutions de la République.

Né le 30 septembre 1944 à Toulouse, Jean-Louis Debré s’est d’abord illustré en tant que magistrat avant d’embrasser une carrière politique. Proche de Jacques Chirac, il devient député de l’Eure en 1986 sous l’étiquette du RPR, puis ministre de l’Intérieur entre 1995 et 1997 sous le gouvernement d’Alain Juppé.

Son passage à l’Intérieur est marqué par des défis majeurs, notamment la vague d’attentats islamistes de 1995 et l’évacuation controversée des sans-papiers de l’église Saint-Bernard en 1996.

Président de l’Assemblée nationale et du Conseil constitutionnel

Élu président de l’Assemblée nationale en 2002, Jean-Louis Debré se distingue par sa défense des droits du Parlement et sa fidélité au gaullisme. Jacques Chirac, le charge alors en 2005, d’une « mission pluraliste pour évaluer l’action du Parlement dans les domaines de la mémoire et de l’histoire ». Au perchoir, celui qui avait avoué avoir déjà eu l’occasion de voter pour Mitterand, gagne la réputation d’un « partisan rigoureux des droits de l’opposition », estimé en dehors de son camp politique.

En 2007, Chirac le nomme ensuite président du Conseil constitutionnel, poste qu’il occupera jusqu’en 2016. Son mandat est marqué par l’élargissement du pouvoir de contrôle de l’institution, notamment avec l’introduction des questions prioritaires de constitutionnalité (QPC).

Ses petites révélations

Après sa carrière politique, Jean-Louis Debré se consacre à l’écriture et au théâtre. Il publie plusieurs ouvrages sur la politique et l’histoire, dont « Ce que je ne pouvais pas dire » en 2016, qui avait pour objectif de soulever la chape de fond des secrets de la cinquième république de cette époque. Il raconte notamment comment il a accepté de se rendre rue Puteaux dans le 17e arrondissement de Paris à l’invitation du grand maître de la grande Loge de France. Il décrit cette rencontre comme une « plongée dans un monde«   » qu’il ne connait pas, « celui de la franc-maçonnerie ». « Je ne suis pas franc-maçon, mais le goût de la découverte a eu raison de mes hésitations« . Il affirme alors avoir discouru sur le thème « Le Conseil constitutionnel et la défense des libertés« , « devant un auditoire au sein duquel », il a « reconnu, surprise, des visages familiers et amis ». Pourtant, Jean-Louis Debré avait déjà reçu ce matin à leur demande plusieurs loges maçonniques en 2008, dont le Grand Orient de France, pour parler de laïcité. De plus, son grand père maternel, Charles Lemaresquier (1870-1972), architecte français, était franc-maçon. Il était membre de la Grande Loge de France (GLDF), une obédience maçonnique connue pour son attachement à la tradition et à la spiritualité du Rite Écossais Ancien et Accepté. Du côté paternel, son grand père était Simon Debré (1854-1939), grand rabbin de Neuilly-sur-Seine.

Dans ce livre, il met en exergue ses rapports difficiles avec le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Nicolas Sarkozy, alors qu’il était resté fidèle à Chirac, ses relations courtoises avec ke contributeur du FEM, Francois Hollande ainsi que les travaux et l’évolution d’une institution qui vit ses attributions s’accroître avec la réforme constitutionnelle de 2008.

Son soutien à Macron

Jean-Louis Debré a ensuite décidé de voter pour le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron, lors de l’élection de 2017, comme il a pu le confier à L’Opinion. Dans le contexte de la pandémie de Covid-19, le gouvernement lui a confié une mission d’évaluation sur un possible report des élections régionales et départementales de 2021, dans ce qui pourrait s’apparenter à un renvoi d’ascenseur. Il a remis son rapport le 13 novembre 2020, recommandant un report des scrutins de mars à juin.

Homme de Culture et de lettre, il a également produit également en 2022, une pièce de théâtre, « Ces femmes qui ont réveillé la France », consacrée aux grandes figures féminines de l’histoire française.

Une disparition qui marque la classe politique

Sa disparition a suscité de nombreuses réactions au sein du monde politique. Ses anciens collaborateurs et adversaires saluent un homme engagé, défenseur des institutions et de l’État de droit. Macron salue par exemple un homme qui a « consacré sa vie à une certaine idée de la France ». « Une vie de fidélité, de rigueur, généreuse et libre. Il était un homme de droit et de droiture. »

https://twitter.com/EmmanuelMacron/status/1896891121915334976

Au micro de LCP, le député communiste, André Chassaigne, l’a décrit comme le « plus grand président de l’Assemblée nationale [qu’il] ait pu connaître », « une personnalité que nous respections énormément ». « C’est sans doute un des derniers qui a pu porter les valeurs du gaullisme. »

https://twitter.com/LCP/status/1896857944785825955

Laisser un commentaire