Le Sommet de l’IA à Paris s’est clôturé ce mardi par un Business Day, dédié aux enjeux économiques et à l’innovation. Il a rassemblé à Station F de nombreux acteurs clés de la tech, de l’économie et de la politique, dont Emmanuel Macron, Ursula von der Leyen, et de grands investisseurs internationaux, bien souvent proches du Forum économique mondial. Le président français a souligné l’importance des investissements privés qui viennent soutenir le développement de l’IA dans l’Hexagone, avec un montant record de 109 milliards d’euros provenant à la fois de partenaires français et internationaux.
Dans son discours, Emmanuel Macron a mis en avant la confiance grandissante des investisseurs en la capacité de la France à devenir un acteur clé dans le domaine de l’intelligence artificielle. Ce montant de 109 milliards d’euros a été obtenu grâce à des partenariats avec de grandes entreprises françaises proches du forum économique mondial telles qu’Orange, dirigé par la contributrice du FEM, Christel Heydemann, Thalès qui compte parmi ses principaux actionnaires Dassault Aviation et Stellantis dont l’un des principaux actionnaires est The Vanguard Group (lié au FEM via BlackRock), ainsi que des investisseurs internationaux comme Brookfield et MGX, eux aussi membres du WEF.
Le président a souligné que ce succès est le fruit des efforts conjoints des équipes gouvernementales, des entreprises et des chercheurs. Grâce à un écosystème robuste composé de talents, d’universités et de clusters IA, il estime que la France se positionne désormais parmi les leaders mondiaux dans ce secteur.
Une vision ambitieuse pour l’IA avec des valeurs humaines ?
Emmanuel Macron a rappelé que l’IA doit servir à améliorer la vie des citoyens et contribuer à résoudre des enjeux mondiaux, notamment en matière d’éducation, de santé et d’énergie. Il a insisté sur le fait que la France, avec ses principes d’égalité et de justice sociale, souhaite porter une IA qui soit non seulement innovante, mais aussi éthique et soutenible.
En particulier, le président a mentionné l’importance d’une IA qui protège les données des utilisateurs tout en permettant l’accès à des données essentielles pour l’innovation. La France, selon lui, doit être un modèle d’IA de confiance, qui respecte les valeurs européennes et qui se distingue des approches souvent trop dominantes des États-Unis et de la Chine.
Le rôle des territoires et de l’infrastructure énergétique
Un autre point essentiel du discours a porté sur la capacité de la France à mettre en place une infrastructure énergétique adéquate pour soutenir l’essor de l’IA. Le président a salué le travail des régions françaises et des entreprises comme EDF, RTE, et d’autres acteurs du secteur énergétique, qui permettent de garantir une énergie décarbonée pour alimenter les data centers nécessaires au développement des technologies d’IA.
Macron a également souligné l’importance des régions françaises, avec leur capacité à produire de l’électricité propre et à connecter rapidement des sites à des infrastructures de données, qui constituent un atout précieux pour la France. Ces initiatives permettent à la France de se positionner comme un leader non seulement en matière d’innovation technologique mais aussi de durabilité, selon lui.
Vers une Europe unie dans la bataille pour l’IA
Enfin, Emmanuel Macron a également évoqué l’importance de l’Union européenne dans cette course technologique. Dans la matinée, Ursula von der Leyen a annoncé 200 milliards d’euros d’investissement en Europe, dont 50 milliards de la Commission européenne et 150 milliards des grandes entreprises européennes. La veille, plus de soixante grandes entreprises ont annoncé la création de la EU AI Champions Initiative, une coalition visant à faire de l’Union européenne un leader mondial de l’intelligence artificielle. Cette alliance, qui regroupe des grands groupes industriels et technologiques souvent membres du Forum économique mondial, comme Airbus, L’Oréal, ou Spotify, a pour objectif d’accélérer le développement de l’IA en Europe en facilitant la coordination entre la technologie, l’industrie, le capital et les politiques publiques.
Après avoir annoncé lors de Davos 2024 que la France entendait devenir un leader en matière d’IA, Macron a martelé aujourd’hui que la France comptait jouer un rôle moteur dans cette dynamique européenne, afin de ne pas laisser les États-Unis et la Chine dominer ce domaine crucial. Le président a ainsi appelé à un réveil européen, comme il l’avait fait au Forum économique mondial, l’année dernière, pour que l’Europe devienne un véritable acteur mondial dans l’IA, tout en restant fidèle à ses valeurs et à son modèle social.
Un avenir plein de promesses ?
Depuis la station F, le campus de startups créé par Xavier Niel, gendre de Bernard Arnault, patron du groupe LVMH, membre du FEM, Emmanuel Macron a invité les entrepreneurs et chercheurs présents à continuer à rêver grand, à innover et à agir pour porter les valeurs qui définissent la France : liberté, égalité, et fraternité. Pour lui, le sommet Action IA est le symbole d’une accélération de l’écosystème français.
Il lui reste toutefois du chemin à parcourir s’il veut égaler les start-up américaines de l’IA générative qui ont levé 38 milliards de dollars en 2024, leurs homologues européenne se contentant de 4,14 milliards de dollars.
Quand à l’écosystème français, il reste trop dépendant des partenariats avec les grands groupes français, comme en témoigne la collaboration de Mistral AI, qui a récemment noué des partenariats avec Orange et Free.