Ce matin sur BFM TV, Sébastien Chenu, député du Nord et vice-président du Rassemblement National (RN), a fait le point sur la situation politique actuelle en France. Alors que le pays attendait toujours la nomination d’un nouveau Premier ministre et que Michel Barnier s’imposait comme favori, Chenu a exposé la position de son parti, affirmant que le RN n’était pas là pour « valider ou invalider des idées saugrenues » proposées par le président Emmanuel Macron, mais plutôt pour poser des conditions claires et défendre les intérêts de ses électeurs.
« Il y a quelques semaines, on nous disait qu’il ne fallait surtout pas parler au RN, et aujourd’hui, c’est tout juste si on ne nous fait pas la cour », a souligné Sebastien Chénu, lorsqu’il fut interrogé sur la position centrale occupée par le RN dans la sélection du futur Premier ministre, Selon lui, le RN, en tant que première force politique d’opposition à l’Assemblée nationale, ne peut pas être ignoré. « Nous ne sommes pas là pour être les DRH d’Emmanuel Macron », a-t-il martelé, dénonçant le manque de cohérence politique du président.
Critiques des options sur la table
Chenu a également critiqué le processus de nomination adopté par Emmanuel Macron, qualifiant la stratégie de « baltrap » où chaque jour un nouveau nom est testé, sans véritable logique politique. « Il n’y a absolument aucune cohérence, aucune ligne idéologique, programmatique, politique », a-t-il déploré. Le vice-président du RN a notamment rejeté la candidature de Xavier Bertrand, rappelant son passif et ses insultes répétées à l’encontre des électeurs du RN. « Xavier Bertrand ne représente pas une force politique significative », a affirmé Chenu, soulignant que le respect du RN en tant que première force d’opposition est un « minimum ».
Ouverture conditionnelle à d’autres candidats
Toutefois, Sébastien Chenu a laissé la porte ouverte à d’autres options, notamment celles de Michel Barnier et François Bayrou, sans toutefois se montrer enthousiaste. « Michel Barnier ne fait rêver personne », a-t-il déclaré, tout en reconnaissant que ce dernier pourrait bénéficier de la considération du RN s’il s’engageait sur certains dossiers clés comme la proportionnelle, l’immigration, la sécurité, et le pouvoir d’achat. « J’attends de voir », a-t-il répété à plusieurs reprises, marquant ainsi une position d’attente et de prudence. Au dernière nouvelles le RN a annoncé qu’il ne s’opposerait pas à la nomination de Barnier.
Quant à François Bayrou, Chenu a estimé que l’homme politique a toujours été un promoteur de la proportionnelle, mais qu’il reste éloigné des positions du RN sur d’autres sujets tels que la politique européenne et la fiscalité. « Nous attendrons de voir ce qu’un Premier ministre, si c’était François Bayrou, proposerait », a-t-il ajouté.
Un rôle clé dans la sortie de crise :
Le RN, selon Chenu, est prêt à jouer un rôle clé dans la sortie de la crise politique actuelle, mais sous certaines conditions. « Nous ne censurerons pas immédiatement un Premier ministre qui s’engagerait sur des points essentiels comme la proportionnelle, l’immigration, la sécurité, et le pouvoir d’achat », a-t-il précisé. Le vice-président du RN a également évoqué la nécessité d’une session extraordinaire de l’Assemblée nationale pour discuter de ces priorités et a appelé à un retour au Parlement pour commencer à débattre de manière constructive.
Ainsi, s’il a démenti que le RN soit le RH d’Emmanuel Macron, il a réaffirmé la position centrale du RN dans le paysage politique actuel.« Nous ne sommes pas là pour désigner le Premier ministre, mais pour dire attention, il y a des lignes rouges », a-t-il conclu.