Au lendemain des élections européennes et avec l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, le Rassemblement National (RN) se positionne stratégiquement pour les élections législatives anticipées. Marine Le Pen a confirmé que Jordan Bardella serait premier ministre en cas de victoire aux législatives, tandis que le président du Rassemblement national a ouvert la voie à une quatrième candidature de Marine Le Pen aux élections présidentielles. Bardella a également rencontré Marion Maréchal ce lundi pour mettre en oeuvre l’union des droites.
Le 9 juin 2024, le Rassemblement National a célébré un succès sans précédent lors des élections européennes. Jordan Bardella, avec environ 32 % des suffrages, a réalisé le meilleur score du parti lors d’un premier tour d’une élection nationale. Cette victoire conforte la stratégie élaborée de concert avec Marine Le Pen et renforce leur position pour les échéances futures. « Historique ! » se réjouissaient les élus et cadres du RN au QG de campagne du Bois de Vincennes, à Paris.
Le duo Le Pen-Bardella
Marine Le Pen a annoncé sur TFI que Jordan Bardella serait nommé Premier ministre si le RN remportait les élections législatives anticipées. « J’ai toujours dit aux Français que depuis des mois, nous travaillons avec Jordan Bardella dans le cadre d’un couple exécutif (…) Moi vers la présidence de la République, lui vers Matignon », a-t-elle déclaré.
Bardella a quant à lui ouvert la voie à une quatrième candidature présidentielle de Marine Le Pen.
Vers une union des droites
Marine Le Pen a souligné l’importance de rassembler tous les patriotes en désaccord avec Emmanuel Macron pour construire une majorité stable. Une rencontre a d’ailleurs été organisée avec Marion Maréchal, récemment élue au Parlement européen sous la bannière de Reconquête!. La nièce de Marine Le Pen s’est rendue hier au siège du Rassemblement National (RN) pour discuter d’une alliance en vue des élections législatives prévues pour les 30 juin et 7 juillet. Cette initiative écarterait Eric Zemmour et Sarah Knafo. Le leader de Reconquête ! semblait avoir senti le coup, comme en témoigne le tweet ci-dessous.
L’annonce de cette rencontre a été orchestrée pour garantir une large couverture médiatique, mettant en scène le retour symbolique de Maréchal au sein du RN. Cette mise en scène vise à préparer le terrain pour les législatives anticipées. Les discussions entre les parties ont été décrites comme positives, avec des déclarations publiques de Bardella et Maréchal vantant une possible « union nationale » capable de porter l’extrême droite au pouvoir.
Jordan Bardella a annoncé hier aux médias que des « discussions » avaient été entamées « avec des personnalités qui ne sont pas issues du RN pour élargir la majorité ».
Projections électorales favorables
Les premiers sondages montraient que le RN pourrait recueillir 34 % des intentions de vote pour les élections législatives du 30 juin et 7 juillet, soit plus de 15 points de plus que le score obtenu il y a deux ans. Ces projections indiquaint que le RN pourrait obtenir de 235 à 265 sièges, contre 89 actuellement, ouvrant la voie à une possible cohabitation.
C’était sans tenir compte des 5,5% récoltés par Marion Maréchal et Reconquête ! aux élections européennes et le possible ralliement des LR, des Patriotes de Florian Philippot, ou de Debout La France de Nicolas Dupont-Aignan, passé par le programme Young Leader de la Fondation France-Amérique fondée par les présidents Ford et VGE, membres du groupe Bilderberg. Dimanche, il appelait déjà une « mobilisation générale des amoureux de la France ».
Sur X, Florian Philippot estime que « Les « oppositions » auraient dû forcer à la dissolution depuis bien longtemps (…)via une motion de censure déposée » pour éviter de laisser Macron maitre de l’agenda politique et appelle à un « bloc souverainiste ».
Sur RTL, Edouard Philippe, passé lui aussi par les Young leader de la Fondation France-amérique et du Forum économique mondial souligne que les cadres des LR sont en négociations avec le RN et le tweet d’Eric Ciotti ci-dessous confirme que son parti semble prêt à franchir le rubicon.
Bien que la dynamique soit en faveur du RN, des défis subsistent. Marine Le Pen doit comparaître en correctionnelle à l’automne dans l’affaire des assistants des eurodéputés, risquant une peine d’inéligibilité. « Si le système avait l’idée de priver Marine Le Pen de ses droits civiques, il vaut mieux avoir deux présidentiables… », a confié un conseiller influent du RN. Reste à savoir si le remplaçant serait Bardella ou Marion Maréchal. En attendant des manifestations ont été organisée dans toute la France hier pour se mobiliser contre l’extrême droite.