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Eminim. Image : Capture d'écran du film "8 Miles".

Eminem part à l’assaut de la cancel culture pour son retour

Style musical engagé et dénonciateur, le rap peut souvent donner lieu à des polémiques. Dans sa dernière chanson, Eminem émet une critique générationnelle, et s’en prend au mouvement LGBT et à ses icônes. Une attaque frontale, réussie dans les chiffres et dans l’audience générée, pour le rappeur qui est habitué à créer le buzz autour de ses paroles toujours autant politiquement incorrectes.

Devinez qui est de retour, encore de retour ?”. Ce sont ces mots que commence la chanson “Houdini » d’Eminem sortie le 31 mai. Une référence directe, à Harry Houdini, célèbre illusionniste décédé en 1926, à Detroit, la ville du Michigan dans laquelle Eminem a grandi. Premier single du douzième album du rappeur cinquantenaire, il en sera le dernier de sa carrière, comme il a pu l’annoncer sur ses réseaux sociaux. Un nom évocateur de la fin de carrière du rappeur, puisque l’album s’appelle “La mort de Slim Shady”, en référence à son alter ego incontrôlable.

Un retour remarqué, avec un clip qui comptabilise déjà plus de 30 millions de vues sur YouTube, et qui s’est hissé au sommet des charts dans une cinquantaine de pays, ainsi que des tendances musicales YouTube en quelques heures seulement.

Un clip très travaillé qui reprend directement l’ensemble des codes du hit “Without Me”, sorti en 2002 et issu de l’album The Eminem Show. La présence de Dr Dre, les costumes de Batman et Robin, un visuel digne des Comics américains, l’ambiance graphique de “Without Me” est présente, avec comme point de convergence, l’apparition magique de l’Eminem de 2002 à travers un portail intertemporel.

Un choc intergénérationnel

Âgé de 51 ans, Eminem est un monument du rap, dans lequel il s’est lancé durant son adolescence, vers la fin des années 1980. Grand lyriciste, il a déjà pu faire polémique pour ses textes par le passé. En 2021, avec l’émergence de TikTok, les Millenials ont pu ressortir une phrase du morceau sorti en 2010 avec Rihanna, “Love The Way You Lie”, faisant référence à un féminicide : “Si tu pars encore, putain, je t’attache au lit et je mets le feu à la maison”.

Mais cette fois-ci, dans “Houdini”, les réactions ne portent pas sur la même thématique. Selon certains, le rappeur serait pratiquement raciste et arriéré, pour avoir fait un jeu de mot par rapport à la rappeuse Megan Thee Stallion, qui avait accusé Tory Lanez, un autre rappeur avec qui elle était en relation, de lui avoir tiré sur le pied : “Si je demandais à Megan Thee Stallion si on pouvait collaborer, est-ce que j’arriverais à en tirer un feat ?” À noter qu’Eminem avait sorti un freestyle intitulé “The Storm” en 2017, dans lequel il critiquait ardemment Donald Trump en le comparant à “un grand-père raciste”, désormais l’ancien président américain rencontre toutefois un succès grandissant auprès de la communauté afro-américaine.

Habitué aux polémiques

Au début du morceau “Houdini”, on entend son manager, Paul Rosenberg, qui semble annoncer le ton très provocateur de l’album : “Hey Em, c’est Paul. J’ai écouté l’album… Mon Dieu, ce n’est pas possible, tu es tout seul sur ce coup”.

Une volonté de faire du politiquement incorrect, grande marque de fabrique d’Eminem. La cancel culture, sa cible prioritaire de son nouveau single : “Le bureau de censure est de sortie”, rappe-t-il avant de s’exclamer : “pour mon dernier tour, je vais disparaître ma carrière”. Slim Shady entre en mode auto-sabotage, et cela va se faire ressentir à la fin du morceau.

Everything is gay !

L’homosexualité, un thème qu’Eminem aborde massivement dans la seconde partie de “Houdini” : “Il y a des fois où je me demanderai ce que l’ancien moi dirait, s’il voyait comment est aujourd’hui. Il dirait probablement que tout est gay !”. Une tendance à tout rendre LGBT-compatible, voilà ce que dénonce Eminem, un peu à la manière d’Elon Musk, qui dénonce le virus « Woke » propagé par le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, George Soros. Eminem s’en prend ensuite à RuPaul, Drag Queen très célèbre aux États-Unis : “Aie des couilles, aussi grosses que celles de RuPaul”. Une attaque directe à la masculinité évincée de l’icône du mouvement LGBT. Par le passé, il avait déjà tenu des propos jugés homophobes, mais avait fait oublier ces polémiques en invitant sur scène le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Elton John, aux Grammy Awards 2001, qui est une superstar pop et qui est homosexuel. Pour l’anecdote, Eminem a également fait un cadeau pour le mariage d’Elton John, en lui offrant deux sextoys en diamant.

Et pour finir, Eminem attaque aussi au changement de sexe, mais aussi au transracialisme avec une punchline sur la notion d’identification : “Mon chat siamois transgenre s’identifie comme un noir, mais se comporte comme un chinois”. 

Un retour du rappeur très piquant, et qui fonctionne commercialement avec des chiffres à la hauteur de sa carrière légendaire. Autre information importante : Eminem a fondé son propre label, “Shady Records” et travaille donc en indépendant. Cependant, c’est bien Universal Music qui se charge de la distribution de la musique du rappeur de Detroit. Son nouvel album sort dans l’été, et reste à voir comment le groupe musical se positionnera en cas de polémiques trop négatives. 

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