Dans une tribune publiée dans Le Nouvel Obs, Thomas Perroud, professeur de droit public à l’Université Panthéon-Assas, souligne l’importance de mettre en place une instance indépendante pour arbitrer les questions de liberté d’expression à Radio France. Il réagit à l’affaire impliquant Guillaume Meurice, humoriste de la station, qui a été suspendu à titre conservatoire dans le cadre d’une procédure disciplinaire visant à rompre son contrat à durée déterminée (CDD) pour faute grave. Cette action fait suite à un avertissement émis par la direction de Radio France après des propos jugés offensants par l’Arcom.
Perroud critique vivement la procédure, la qualifiant de déni de procès équitable. Il précise que la plainte pénale déposée contre Meurice a été classée sans suite, le ministère public ayant conclu que les infractions n’étaient pas caractérisées. De plus, l’Arcom n’a pas engagé de procédure formelle de sanction.
Selon Perroud, la décision de Radio France de suspendre Meurice et de lancer la procédure disciplinaire reflète des considérations politiques, car la radio publique souhaite adopter une attitude plus retenue concernant le conflit au Moyen-Orient. Cependant, il estime que ces décisions devraient être prises après une consultation des parties prenantes et des journalistes, plutôt qu’imposées unilatéralement par la direction.
Il souligne aussi que l’Arcom, en émettant une mise en garde contre Radio France, n’a fourni aucun argument juridique solide pour justifier cette démarche. Comme cette mise en garde ne peut être contestée en justice, elle crée un biais injuste contre Meurice, affaiblissant davantage sa défense.
Perroud fait valoir que le traitement de cette affaire par la direction de Radio France manque de transparence et de protection contre l’arbitraire. La liberté d’expression devrait être traitée différemment des autres types de fautes contractuelles, car il s’agit d’une liberté fondamentale qui nécessite une instance indépendante et impartiale. Il appelle à la création d’un tribunal indépendant composé de spécialistes et de journalistes pour traiter de ces questions à Radio France, évoquant des exemples similaires dans d’autres organisations, comme Facebook et les universités.
Perroud avertit qu’il est urgent de mettre en place des contre-pouvoirs pour protéger les libertés dans l’espace public face à la montée du contrôle étatique. Selon lui, « il n’est pas acceptable que le dirigeant d’une entreprise puisse interférer dans le champ d’une liberté qui est au fondement même du fonctionnement démocratique ». D’autant plus que Radio France est dirigée par Sybile Veil, camarade de promo à l’ENA du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron et de Boris Vallaud-Belkacem, mari de la Young Global Leader du Forum économique mondial, Najat Vallaud-Belkacem. Par ailleurs, Sybile Veil, s’est engagée aux côtés du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Nicolas Sarkozy, lors de la campagne présidentielle de 2027.