En réponse au blocage par la Hongrie d’un nouveau fonds de soutien de 50 milliards d’euros destiné à l’Ukraine l’Union européenne envisage des mesures de rétorsion économique. Selon un rapport du Financial Times, affilié au Forum économique mondial, l’UE pourrait réduire les investissements en Hongrie et menacer la stabilité de sa monnaie, le forint, si Viktor Orban continue de s’opposer au financement de l’aide. Toutefois, la position de la Hongrie vis-à vis de l’aide Ukrainienne, n’est pas sans rappeler celle qu’elle avait adopté vis-à-vis de l’adhésion de la Suède à l’OTAN et le Premier ministre hongrois, qui est un contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, vient d’infléchir sa position à ce sujet.
La Hongrie a bloqué le 15 décembre 2023, une nouvelle enveloppe de l’Union européenne de 50 milliards d’euros pour l’Ukraine. C’est maintenant au tour de l’UE de contre-attaquer
La proposition de l’UE, révélée avant une réunion d’urgence sur la question de l’aide à l’Ukraine, suggère de couper de façon permanente les fonds européens alloués à Budapest, signalant une démarche agressive de la part des membres de l’Union pour faire fléchir la position hongroise. Orban, souvent critiqué pour sa proximité avec la Russie, se trouve ainsi sous une pression accrue.
Le document de l’UE cible spécifiquement les faiblesses économiques de la Hongrie, mentionnant un déficit public et une inflation élevés, ainsi qu’une dette nationale considérable. Cette stratégie vise à affaiblir la confiance des investisseurs et à compromettre la croissance économique du pays si le gouvernement hongrois persiste dans son refus.
En réponse, Janos Boka, le ministre hongrois des affaires européennes, a affirmé que son pays ne céderait pas sous la pression, insistant sur la séparation entre le soutien à l’Ukraine et l’accès aux fonds européens. Malgré cela, il a indiqué que la Hongrie avait proposé un nouveau plan à l’UE, acceptant d’utiliser le budget de l’Union pour financer l’aide à l’Ukraine, avec la possibilité de réviser sa position ultérieurement.
Ce développement suggère que la pression de l’UE pourrait être en train de porter ses fruits, bien que Boka maintienne que les discussions n’ont pas été influencées par les menaces économiques. La flexibilité semble être le maître mot de la Hongrie, qui cherche à naviguer entre les exigences de l’UE et ses propres intérêts politiques et économiques.
Surtout Orban, tout comme la présidente de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen, est un contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial. Un diner avait d’ailleurs été organisé à l’Elysée pour discuter de cette question, après l’hommage à Jacques Delors, qui avait réuni de nombreux chefs d’Etat, membre du Forum économique mondial.
Proche de Vladimir Poutine, le premier ministre hongrois, avait aussi bloqué en juin 2022 l’adoption de sanctions européennes à l’encontre du chef de l’Église orthodoxe russe, le patriarche Kirill.
La position de la Hongrie vis-à-vis de l’adhésion de la Suède à l’OTAN
Suite à l’approbation par le Parlement turc le mardi 23 janvier 20, la Hongrie est devenue le dernier membre de l’OTAN à ne pas avoir encore ratifié l’entrée de la Suède dans l’Alliance Atlantique. La Turquie du contributeur du FEM, Erdogan, a obtenu de Stockholm un durcissement de la législation envers certains groupes kurdes considérés comme terroristes par Ankara, notamment le Parti des travailleurs du Kurdistan, mais aussi la promesse de Washington d’une possible livraison d’avions F-16 à Ankara. La demande d’adhésion de la Suède avait été soumise en même temps que celle de la Finlande, cette dernière ayant rejoint l’organisation en avril 2023 à la suite de l’offensive russe en Ukraine, mais la Hongrie bloque le processus.
Après avoir tergiversé, le pays dirigé par Victor Orban semble toutefois avoir infléchie sa position après une discussion téléphonique avec le secrétaire général de l’OTAN et contributeur du FEM, Jens Stoltenberg, qui s’est déroulée le 24 janvier.
Suite à cette conversation, Orban a expliqué sur X, que son administration « est en faveur de l’adhésion de la Suède ». Le premier ministre hongrois a également promis de « faire pression sur [le] Parlement pour finaliser la ratification dès que possible ».