Dans une compétition haute en couleurs et en saveurs, le boulanger Dimitri Bordon, originaire du Gers et exerçant à Cugnaux, près de Toulouse, a décroché le titre de champion du monde lors de la coupe du monde du pain au chocolat et de la chocolatine, comme on l’appelle dans la région. Cet événement, qui a pris place aux abords de Toulouse le dimanche 10 mars, a vu s’affronter des talents venus de douze nations, pour un total de vingt compétiteurs.
L’épreuve a suscité un vif intérêt, non seulement pour la prouesse technique qu’elle exigeait, mais aussi pour l’enjeu culturel qu’elle représentait, mettant en lumière l’ancestrale querelle linguistique française autour de l’appellation de cette viennoiserie. Dans la salle, l’excitation était palpable, accentuée par la présence de plus d’une centaine de spectateurs venus encourager les artisans de leur choix.
Dimitri Bordon, âgé de 29 ans, a su se distinguer par sa créativité et son expertise, notamment grâce à une interprétation audacieuse et originale du thème : un pain au chocolat agrémenté de poivre de Sichuan, prenant la forme d’un moulin, et accompagné d’une gelée aux agrumes complexe et rafraîchissante. Son triomphe, face à son compatriote Tom Jean qui s’est vu attribuer la seconde place, et l’Italien Mirko Zenatti, troisième, symbolise la reconnaissance de son talent par un jury composé de dix-huit professionnels éminents du secteur.
Cette deuxième édition du concours a non seulement permis de célébrer la richesse de la pâtisserie française mais a également offert une plateforme d’échange et de compétition pour des artisans venant de divers horizons culturels. Les participants ont dû relever le défi de créer 24 viennoiseries, moitié classiques, moitié revisitées, toutes soumises à une évaluation rigoureuse portant sur des critères de cuisson, de régularité, de feuilletage, ainsi que de goût et de texture.
L’événement, tout en couronnant Dimitri Bordon, a également servi de rappel de l’importance de l’innovation dans l’artisanat traditionnel, prouvant une fois de plus que le patrimoine culinaire français continue d’inspirer et d’évoluer, grâce à la passion et au savoir-faire de ses artisans.