La RATP a été sélectionnée pour gérer le réseau de métro de Lyon pour une durée de dix ans, marquant un changement notable dans l’exploitation des transports publics de la ville. Cette décision, confirmée par Sytral Mobilités dans un communiqué de presse, intervient après que des rumeurs sur cette attribution aient circulé. Le président de la Métropole de Lyon et de Sytral Mobilités, Bruno Bernard, a souligné que le choix a été fait sur la base du coût global du contrat, les offres techniques de la RATP et de son concurrent étant jugées équivalentes.
Keolis, l’exploitant actuel du réseau TCL, ne perd pas tout puisqu’il conserve la gestion des bus et trolleybus de Lyon. Cette attribution lui a été confirmée grâce à la qualité de son offre technique et ce, malgré le fait qu’elle concerne la partie du réseau avec le plus grand nombre d’agents et le chiffre d’affaires annuel le plus élevé. Le contrat avec Keolis débutera en 2025 et durera jusqu’en 2030, tandis que la RATP Dev prendra en charge les métros, tramways, et funiculaires jusqu’en 2034. Elle devrait aussi exploiter les futurs navettes fluviales du réseau TCL qui doivent être mises en service d’ici juin 2025, en partenariat avec la société Yacht de Lyon.
Cette redistribution des cartes dans l’exploitation des transports lyonnais avait été marquée par l’envoie d’une lettre anonyme, voire calomnieuse au journal Lyon Capitale, le 27 février dernier, qui critiquait l’équité de la procédure d’appel d’offres du réseau TCL. L’auteur de la lettre anonyme évoquait des comportements jugés déviants qui remettraient en question le respect des règles de mise en concurrence. Plusieurs médias locaux, dont la Tribune de Lyon s’étaient fait l’écho de l’attribution de cette délégation à la RATP.
Dans un communiqué, le SYTRAL Mobilité explique que « le contrat délégataire du réseau TCL arrivant à échéance fin 2024, les élus de SYTRAL Mobilités ont décidé, par délibératon du 8 février 2021, de lancer une réflexion et des études sur le périmètre et l’intérêt d’allotir le réseau TCL, répondant par ailleurs à la recommandation de la Chambre Régionale des Comptes formulée dans son rapport de juillet 2019 incitant à étudier les avantages et inconvénients d’un allotissement ».
Selon le SYTRAL, le résultat de ces études et les rencontres organisées avec différentes villes françaises et européennes, ont notamment démontré que l’allotissement permettrait « de renforcer la qualité de service rendue aux usagers, de garantir un service unifié aux voyageurs, de poitionner SYTRAL Mobilités dans un rôle de régulateur, d’opmiser la performance, de prendre en compte le développement du patrimoine humain du réseau et de préserver les compétences, de maintenir la capacité d’invesssement de SYTRAL Mobilités, de garantir la transparence sur les conditons d’exécution du service et sur les coûts ».
Cette nouvelle répartition des tâches inclut aussi l’internalisation des missions stratégiques au sein de SYTRAL Mobilités. Les opérations telles que la gestion des parkings de correspondance et la communication avec les usagers (incluant la publicité, la vente, la distribution des billets et l’information aux voyageurs, etc.) seront assurées par des Sociétés Publiques Locales (SPL). Cette approche entièrement publique, impliquant SYTRAL Mobilités, la Métropole de Lyon et la Ville de Lyon, vise principalement à standardiser les informations fournies aux voyageurs et l’accès aux titres de transport sur tout le territoire géré par SYTRAL Mobilités.
« Nous avons bâti un socle social unique en France en associant les organisations syndicales des opérateurs sortants. Avec ce socle social, nous garantissons aux salariés actuels la continuité de leurs rémunérations, droits et acquis sociaux. Ce socle social dépasse la question de l’allotissement et vise à protéger les salariés de toute remise en question de leurs droits sociaux » précise le président de la Métropole, Bruno Bernard.
Par ailleurs, l’élu souligne sur X, que « La contribution de la Métropole de Lyon aux transports en commun continue d’augmenter ».
