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Le Premier ministre Gabriel Attal et Jérôme Bayle. Photo : Compte X de Florian Philippot.

Mesures d’apaisement et controverse : La visite d’Attal en Haute-Garonne suscite la polémique

Face à l’escalade des tensions dans le secteur agricole, le Premier ministre et Young Global Leader du Forum économique mondial, Gabriel Attal, a présenté le vendredi 26 janvier, une série de mesures visant à apaiser la colère des agriculteurs. Attal a notamment annoncé la suppression de la Hausse des taxes sur le GNR, lors d’une visite où une scène a suscité la polémique. Explications.

Au lendemain des 24 propositions de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs, dont l’ancien président est l’eurodéputé Renaissance et alors que Paris commençait à être bloqué par les agriculteurs, Gabriel Attal, du ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu et du ministre de l’Agriculture Marc Fesneau, qui avait affirmé le 12 septembre ne pas vouloir « envoyer de signaux hostiles à l’Ukraine » alors que les professionnels français de la volaille le pressait d’intervenir contre le « déferlement » de poulets ukrainiens sur le marché français, se sont rendus vendredi dans une exploitation de Montastruc-de-Salie, en Haute-Garonne, afin de présenter des mesures pour apaiser la gronde des agriculteurs.

« Sans paysans, il n’y a pas de pays, sans agriculteurs on est plus la France », a déclaré Attal. « Je suis convaincu qu’un dialogue, même exigeant et même parfois dur, est encore possible en France », ajoute-t-il sur X.

Au cœur du plan d’action, dix mesures de simplification administrative sont mises en avant, visant à alléger les contraintes réglementaires pesant sur les agriculteurs. Ces mesures, incluant la facilitation des « curages » des cours d’eau et la réduction des délais de recours contre les projets agricoles, s’inscrivent dans une volonté de « simplification drastique » des procédures et normes.

En outre, le Premier ministre a souligné l’importance de l’application stricte de la loi Egalim, conçue pour garantir une rémunération équitable des agriculteurs dans leurs négociations avec les distributeurs et industriels. Trois sanctions sévères sont prévues contre les entreprises dérogeant à cette loi, avec un accent mis sur l’intensification des contrôles.

Sur FranceInfo, Philippe Goetzmann, du cabinet de conseil éponyme a martelé vendredi la nécessité de libéralisé le marché français de l’agriculture, qui n’est pas compétitif au niveau européen, grâce à la simplification administratives.

Suspension de la hausse des taxes sur le GNR

La mesure principal annoncée par Attal, concerne l’annulation de l’augmentation prévue de la taxe sur le gazole non routier (GNR), une demande majeure de la communauté agricole. Cette décision est accompagnée d’une simplification du processus de remboursement de cette taxe, promettant une application plus directe et immédiate.

Opposition au Mercosur

Le gouvernement a affirmé s’opposer à l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur, Gabriel Attal exprimant une opposition à un accord qui, selon lui, menace les standards environnementaux et la compétitivité des agriculteurs français face à une concurrence sud-américaine. Emmanuel Macron ne s’était toutefois pas opposé à la signature d’un accord de libre-échange entre l’Union européenne et la Nouvelle-Zélande.

Augmentation des indemnisations pour la MHE et soutien à la filière Bio

Face à l’émergence de la maladie hémorragique épizootique (MHE), le Premier ministre a annoncé une augmentation des indemnisations pour les soins vétérinaires, passant de 80% à 90%. Par ailleurs, un soutien financier renouvelé de 50 millions d’euros est alloué à la filière bio.

Cette série de mesures a été présentée comme un « jour de sursaut » pour l’agriculture française. Gabriel Attal a insisté sur la priorité donnée au secteur agricole, affirmant que le gouvernement a entendu et pris en compte les revendications des agriculteurs.

Un recul écologique

Critiquant la fausse opposition entre la défense des agriculteurs et la protection de l’environnement, le Premier ministre a souligné que les agriculteurs sont les premiers affectés par les dégradations environnementales, tout en reculant sur les mesures environnementales, sur les mégabassines ou les haies par exemple.

La polémique

Durant la visite de Gabriel Attal, une situation particulière a engendré un vif débat sur les plateformes en ligne. Jérôme Bayle, devenu spontanément un leader de la fronde agricole, a décidé de retirer le blocus de Carbonne sur l’A64, point d’origine des manifestations, après avoir obtenu des concessions du gouvernement. Il a même proposé au Premier ministre de se rendre sur les lieux avec lui, entouré de tracteurs, recevant les acclamations des agriculteurs et de Gabriel Attal. Cette séquence, captée en vidéo lors du discours du Premier ministre à Montastruc, a particulièrement retenu l’attention : un échange discret entre Christophe Béchu et Jérôme Bayle, suivi de la remise d’une note à l’agriculteur par le ministre de la Transition écologique, qui l’a ensuite mise dans sa poche. Certains internautes ont vivement réagi, traitant Bayle de « traître » et de « vendu », critiquant sa décision de se désolidariser rapidement du mouvement et l’accusant, de transmettre son RIB au ministre.

Le président des Patriotes, Florian Philippot, affirme que « Les gens en ont soupé des opérations type  « Jérôme Bayle’ : designer comme représentant d’un mouvement un type en fait sous pilotage de la Macronie ! » « Il sera sur la liste macroniste aux européennes ? Il deviendra chroniqueur sur une chaîne info ? » , questionne-t-il. « Ça me rappelle Edouard Martin, syndicaliste à Florange qui s’était subitement tu après avoir été propulsé tête de liste PS aux européennes 2014 ! », ajoute-t-il avant d’appeler à « Dégager les faux représentants, les fausses « oppositions », choisir les vrais combats et ne rien lâcher ! ». « Un de plus de démasqué : tant mieux ! »

BFMTV a tenté de débunker la situation, demandant à Jérôme Bayle de répondre aux fantasmes qui circulent sur les réseaux sociaux.

Jérôme Bayle a répondu que « contrairement à ce que pensent les gens, c’est pas mon RIB ». « J’espère que vous ne me trouvez pas assez con pour croire que je suis capable de donner mon RIB en direct. ». Il a toutefois précisé qu’avant de s’engager dans le mouvement, il a « refusé un poste contre (s)on silence ». Bayle a ensuite expliqué que le document contenait en réalité « le numéro de téléphone d’une personne » qui lui a « écrit parce que qui est dans une situation compliquée », cherchant de l’aide du gouvernement, « notamment par rapport à ses enfants », ce qui peut tout de même s’apparenter à une potentiel tentative de corruption.

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