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Le Soudan : Un autre génocide oublié 

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En avril 2023, les tensions entre les Forces armées soudanaises (SAF) et les Forces de soutien rapide (RSF) ont éclaté en combats ouverts à Khartoum. Depuis, ce conflit pour le pouvoir a dégénéré en une guerre totale, affectant gravement les civils, en particulier dans la région du Darfour occidental. 

légende : Soudan et carte politique du Soudan du Sud – Illustration libre de droits 

La crise humanitaire au Soudan atteint des niveaux alarmants alors que les atrocités se multiplient. Les Forces de soutien rapide (RSF) et leurs milices alliées sont accusées de mener une campagne de nettoyage ethnique contre l’ethnie Massalit et d’autres communautés, provoquant des milliers de morts et le déplacement de centaines de milliers de personnes. « J’ai établi que des membres des Forces armées soudanaises et des Forces de soutien rapide ont commis des crimes de guerre au Soudan », affirmait dans un communiqué publié en décembre 2023, le secrétaire d’État américain Antony Blinken, passé par le programme de Young Leader de la Fondation France-Amérique, fondée par les présidents Ford et Giscard d’Estaing, membres du groupe Bilderberg.

Les témoignages recueillis par Human Rights Watch, l’ONG affiliée au Forum économique mondial, révèlent l’horreur de ces actes. Par exemple, « deux hommes des Forces de soutien rapide ont arraché des enfants à leurs parents et alors que ces derniers commençaient à crier, deux autres membres des RSF les ont abattus. Ensuite, ils ont empilé les enfants et les ont tués. Ils ont jeté leurs corps dans la rivière », explique un jeune homme de 17 ans le 15 juin 2023 à El Geneina. Les attaques contre des dizaines de milliers de civils qui tentaient de passer au Tchad se sont poursuivies ce jour-là et les suivants. Jusqu’à aujourd’hui, ce type d’événement est monnaie courante pour les populations.

Contexte historique politique et militaire 

Le Soudan, depuis son indépendance du Royaume-Uni et de l’Égypte en 1956, a été marqué par des décennies de conflits internes. Deux longues guerres civiles ont opposé principalement le nord, majoritairement arabe et musulman, au sud, principalement chrétien et animiste. 

Depuis 2003, la région du Darfour, à l’ouest du Soudan, est une zone de conflit particulièrement intense entre les forces gouvernementales soudanaises et diverses factions. Les politiques discriminatoires et les conflits liés aux ressources exacerbent les tensions ethniques entre les camps. En 2011, le Soudan du Sud a obtenu son indépendance lors d’un référendum avec un taux de victoire de plus de 98 %. En 2019, l’autocrate Omar al-Bashir, au pouvoir depuis 1989, a été renversé après des mois de protestations populaires. C’est ensuite le général Abdel Fattah al-Burhan, dirigeant les Forces armées soudanaises (SAF), qui a pris le pouvoir. Il affronte donc les Forces de soutien rapide (RSF) dirigées par le général Mohammed Hamdan Daglo, surnommé « Hemetti ».

Cependant, le pays reste instable et des conflits internes persistent, notamment dans les régions du Darfour, du Kordofan et du Nil Bleu. 

Des accusations de génocide ont été porté contre les forces gouvernementales, les RSF et leurs milices alliées.

La Réaction Internationale et l’appel à l’action 

La communauté internationale reste largement inactive face à cette crise. Human Rights Watch appelle à des actions urgentes : imposition d’un embargo sur les ventes d’armes au Soudan, sanctions contre les responsables des crimes et déploiement d’une mission pour protéger les civils. Cependant, malgré les appels à l’aide, la situation continue de se détériorer. Pour prévenir le génocide déjà en cours, l’organisation demande aux Nations Unies et à l’Union africaine de prendre des mesures concrètes. 

Le rôle des Nations unies

Au mois de novembre 2023, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) est revenue sur la crise humanitaire et sanitaire grandissante au Soudan. Comme il l’a fait pour Gaza, son Directeur Général et contributeur de l’Agenda 2030 du Forum économique mondial, le Dr Tedros, a mis en garde contre la propagation d’épidémies et a annoncé que l’OMS se préparait à soutenir ses campagnes de vaccination contre le choléra, comme l’agence onusienne le fait aussi en Haïti, où le virus avait été importé par des casques bleus Népalais après le tremblement de terre de 2010. Il a regretté que cette crise humanitaire, soit largement occulté par les événements actuels à Gaza et en Israël.

Dans un communiqué publié le 29 octobre, l’ONU et l’UNITAMS (Mission intégrée d’assistance à la transition des Nations Unies au Soudan) s’étaient félicitées de la reprise des pourparlers entre les représentants des forces armées soudanaises et des forces de soutien rapide à Djeddah, facilités par l’Arabie saoudite, de Mohamed Ben Salmane, dont la fondation est membre du FEM, les États-Unis du Contributeur du FEM, Joe Biden, l’Union africaine, dont la commission est affiliée au Forum et l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), qui est aussi membre du Forum Économique Mondial.

Martin Griffiths, responsable de l’humanitaire de l’ONU, appelait les belligérants à adhèrer « pleinement au droit international humanitaire ».

Armelle Hervé

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