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Le Fondateur du Forum économique mondial, Klaus Schwab à Davos en 2014. Photo : @World Economic Forum

Le Forum économique mondiale opère sa mue

Le Forum économique mondial a annoncé le 22 mai que son fondateur Klaus Schwab allait quitter ses fonctions de président exécutif pour occuper celles de «président du conseil d’administration», d’ici janvier 2025. Le FEM qui s’est imposé au fil des années comme un rendez-vous incontournable des milieux économiques et politiques a également annoncé qu’il va évoluer de simple «plateforme de rassemblement» à «principale institution mondiale de coopération public-privé».

Ancien membre du comité de direction du groupe Bildeberg, Klaus Scwhab a fondé en 1971, l’Européan Management symposium, qui allait devenir le Forum économique mondial dans le nouveau centre des Congrès de Davos., sans doute en référence aux Cours universitaires de Davos, des cours de vacances organisés durant l’entre deux guerres qui visaient à établir une université internationale dans la station helvétique. Il avait alors reçu le soutien de Raymond Barre, lui aussi membre du groupe Bilderberg, lorsqu’il était vice-président de la Commission européenne en charge de l’Économie et des Finances. Devenu maire de Lyon, Barre avait obtenu le Bureau de l’OMS spécialisé dans la réponse aux urgences sanitaire grâce la secrétaire générale de l’OMS et contributrice de l’agenda 2030 du FEM, Gro Harlem Brundtland.

Klaus Schwab avait pour objectif annoncé de rapprocher les leaders d’entreprises européennes des pratiques de management américaines, mais ce rassemblemen s’est rapidement transformé en un forum discutant des problématiques économiques et sociales mondiales, puis des questions d’actualité. Lors de la 8e édition de l’European Management Forum, les participants avaient par exemple décidé de parler du protectionnisme et de l’insécurité. 

Au fil des ans, le FEM s’est élargi pour inclure des responsables politiques, offrant une plateforme pour résoudre des conflits internationaux. Des moments historiques, tels que la rencontre de leaders politiques de la Grèce et de la Turquie en 1988 ou celle du premier ministre Sud-Africain Frederik de Klerk, du contributeur du FEM, Nelson Mandela et Mangosuthu Buthelezi en 1992, ont souligné la montée en puissance du forum en tant que lieu de dialogue international.

La poignée de main historique entre le premier ministre Sud-Africain Frederik de Klerk, et le contributeur du FEM, Nelson Mandela à Davos.

Le Forum économique mondial se targue également sur son site d’avoir joué un rôle cruciale dans l’effondrement du bloc soviétique, Mikhael Gorbatchev, étant par exemple un contributeur du FEM.

Aujourd’hui, le FEM, avec son siège à Cologny, près de Genève, et des bureaux à Pékin et New York, joue un rôle crucial dans le dialogue global. Il est financé par ses entreprises membres, les miles multinationales les plus riches du monde. Parmi les membres du Conseil de fondation, on retrouve ou on retrouvé des chefs d’entreprise renommés ainsi que des personnalités politiques de premier plan, comme le PDG de Goldman Sachs, Peter D. Sutherland, Carlos Goshn, la présidente de la BCE Christine Lagarde, l’ancien Secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, ou l’actuel, Antonio Guterres, qui est aussi membre du groupe Bilderberg.

Sa réunion annuelle à Davos est un événement majeur, rassemblant des dirigeants d’entreprises, des politiques, des universitaires et des représentants d’ONG, dont la plupart sont répertoriés sur le site du Forum, comme des contributeurs de l’agenda 2030 du Forum économique mondial. Elles sont encadrées par l’armée suisse et comprennent des sessions sur des sujets variés, allant des conflits internationaux aux défis environnementaux. Durant toute la durée de Davos, des soirées et des rencontres informelles sont organisés favorisant les rendez-vous à l’abris des regards indiscrets.

Des rencontres régionales ont également vu le jour, notamment une réunion à Riyad le mois dernier, en pleine crise entre Israël et le Hamas. Cette rencontre a réuni des figures importantes telles que le secrétaire d’État américain Antony Blinken, passé par la Fondation France-Amérique fondée par les président Ford et Valéry Giscard d’Estaing, membre du groupe Bilderberg,  et celui qui était encore président palestinien et contributeur de l’agenda 2030 du FEM, Mahmoud Abbas, ainsi que des responsables du Moyen-Orient et d’Europe.

Le FEM publie également des rapports et lance des initiatives dans divers secteurs, renforçant son influence dans le monde des affaires et au-delà.

Des changements majeurs

Âgé de 86 ans, Schwab laissera «bientôt» les rênes de «président exécutif» pour celles de «président du conseil d’administration», selon un communiqué publié par le FEM la semaine dernière, qui affirme que ce départ est la fin d’une transition amorcée en 2015, même si l’économiste reste finalement dans l’organigramme. Le nom du successeur de Klaus Schwab n’a pas encore été dévoilé. Actuellement, Borge Brende, 58 ans, président du Forum et ancien ministre norvégien des Affaires étrangères, est pressenti comme un candidat potentiel. Le changement devrait intervenir avant la prochaine édition du forum prévue en janvier 2025, mais de l’eau aura coulé sous les ponts d’ici là.

Selon le Forum, cette évolution vise à transférer sa gestion des fondateurs à une structure dirigée par un président et un conseil d’administration entièrement responsables. Cette transformation impliquera également un changement de statut pour le Forum, qui deviendra une « institution mondiale de coopération public-privé » plus influente, d’après le communiqué.

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