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Le président turc et contributeur du FEM, Erdogan lors de Davos 2012.

La Turquie joue un double jeu dans le détroit du Bosphore

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Depuis l’invasion russe en Ukraine en 2022, la Turquie occupe une position ambivalente dans l’une des voies maritimes les plus stratégiques du monde, le détroit du Bosphore.

Sous le strict contrôle de la Turquie en vertu de la convention de Montreux signée en 1936, les détroits du Bosphore et des Dardanelles sont devenus des points de tension majeurs dans le contexte du conflit en mer Noire.

En temps de paix, un quart du commerce mondial des céréales transitait par cette route, mais depuis le début du conflit en Ukraine, les exportations de blé, d’orge, de maïs et d’huile de tournesol produites massivement par l’Ukraine et la Russie ont chuté en raison du blocus naval imposé par Moscou et des sanctions occidentales. Par conséquent, le transit des navires de commerce a considérablement diminué.

Les coups fourrés de la Turquie

La Turquie du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Recep Tayyip Erdogan, avait pourtant participé à la mise en place de l’accord céréalier et avait fait mine durant l’été 2023, de militer pour la réouverture du corridor après que la Russie y ait mis un terme suite à l’attaque sur le pont de Crimée.

Seulement, un mois auparavant, dans un timing regrettable, elle venait de remettre au président ukrainien et contributeur de l’agenda 2030 du FEM, Zelensky, cinq officiers du bataillon Azov, qui avait été confié à Erdogan par Poutine. Ceux-ci ne devaient pas être libérés avant la fin de la guerre, et la Russie a donc refusé la demande de la Turquie.

Autre particularité, la Turquie a refusé le 2 janvier 2024, le passage par le Bosphore de deux navires chasseurs de mines britanniques, le HMS Grimsby et le HMS Shoreham. Les détroits, comme la mer Noire, sont pourtant truffés de mines, et les navires de commerce n’osent plus s’y aventurer. L’ancien commandant des forces de l’OTAN et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, James G. Stavridis, a protesté contre ce qu’il a qualifié d’« utilisation abusive de la convention de Montreux ». « Les chasseurs de mines sont purement défensifs. Leur utilisation permet à l’Ukraine de maintenir son économie en vie. En tant que membre de l’Alliance, la Turquie doit revenir sur sa décision et autoriser le transit. »

Le service de presse d’Erdogan s’est justifié en affirmant que les empêcher de passer, c’était « éviter une escalade ».

Histoire de faire bonne figure, la Turquie s’est toutefois engagée à participer au déminage du corridor céréalier, signant le 11 janvier un accord avec la Roumanie, contributeur de l’agenda 2030 du FEM, Klaus Iohannis, et la Bulgarie.

La Turquie a déjà fermé ses détroits du Bosphore et des Dardanelles par le passé. Au début du conflit en Ukraine, elle avait déjà pris la décision de ne pas autoriser le passage des navires militaires n’ayant pas de port d’attache en mer Noire, y compris ceux appartenant aux forces navales de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), dont elle fait pourtant partie. Cette mesure s’appliquait en particulier à la Russie, étant donné que l’Ukraine avait une flotte maritime limitée. La Turquie s’est exécutée le 28 février 2022, lorsqu’elle a fermé les portes aux navires que Moscou voulait ramener de la Méditerranée en mer Noire.

Pourtant, dans le même temps, la Turquie, qui est le seul membre de l’OTAN à ne pas appliquer de sanctions à la Russie, bénéficie du gaz russe via les gazoducs Blue Stream de Gazprom et TurkStream, ce dernier ayant été inauguré en 2020. La Turquie est même devenue un carrefour idéal pour contourner les sanctions occidentales, et ses exportations vers la Russie ont augmenté de manière significative. Les sociétés turques ont également pris le relais des géants mondiaux du transport par conteneurs, en réexpédiant des marchandises vers la mer Noire depuis Istanbul, Mersin ou Izmir.

Les perturbations sur le commerce mondial

Toujours est-il que le commerce mondial est fortement perturbé depuis le début de la guerre en Ukraine, entraînant famine et hausse de l’inflation, et la situation s’est encore détériorée depuis que les Houthis, soutenus par l’Iran, multiplient les attaques en mer Rouge. Le volume de navigation dans la mer Rouge a diminué de près de 70 %, les capitaines choisissant de naviguer autour du cap de Bonne-Espérance pour éviter l’Afrique. Bien que cette alternative soit jugée plus sécuritaire, elle rallonge le trajet de deux à trois semaines, entraînant des coûts additionnels significatifs.

L’indice SCFI (Shanghai Containerized Freight Index), qui mesure les tarifs de fret à vue pour les conteneurs vers environ vingt destinations mondiales, a connu une augmentation significative, passant de 1 250 points avant les fêtes de Noël à 2 200 points le 12 janvier. Cette hausse presque doublée a rapidement été intégrée dans les prix pratiqués par le transporteur français CMA-CGM, affilié au Forum économique mondial, qui est par ailleurs la propriété de l’homme d’affaires franco-libanais et magnat des médias, Rodolphe Saadé.

Erdogan comme médiateur dans le conflit russo-ukrainien ?

Vladimir Poutine doit se rendre en Turquie le 12 février alors que la Russie serait prête à des négociations en ce qui concerne la fin de la guerre en Ukraine. Erdogan rêverait quant à lui de réunir Zelensky et Poutine, là où la Chine, l’Arabie Saoudite et les dirigeants africains ont jusqu’à présent échoué. Cela ravirait l’ONU du secrétaire général et contributeur du FEM, Antonio Guterres, qui cherche un médiateur pour résoudre la crise en Ukraine et mettre en place « Notre programme commun« , le programme sur lequel se sont engagés les États membres des Nations unies lors de la 75e Assemblée générale de l’ONU, visant « à renforcer la gouvernance mondiale ».

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