Dans un article publié le 3 Février, l’agence de presse russe Ria Novosti cite une « une source bien informée », évoquant « Une frappe préventive des forces armées de Moldavie et de Roumanie » contre la région séparatrice de Transnistrie.
Au cœur des tensions en Europe de l’Est, cet article dévoile l’évolution récente et préoccupante autour de la Transnistrie, une zone marquée par des décennies de statu quo post-soviétique. Il met particulièrement l’accent sur les allégations d’une planification par la Moldavie et la Roumanie d’une frappe préventive en Transnitrie, révélant les complexités géopolitiques aux frontières de l’UE et de la Russie, et les efforts de la présidente moldave Maia Sandu pour naviguer entre paix et souveraineté nationale.
Avant la dissolution de l’URSS en 1991, la Transnistrie, peuplée à 60 % de Russes et d’Ukrainiens, aspirait déjà à se détacher de la Moldavie, motivée par la peur que le nationalisme moldave ne mène le pays à s’unir avec la Roumanie. La Transnistrie s’est détachée de la Moldavie le 2 septembre 1990.
Suite à une intervention militaire manquée de la Moldavie lors de la « Guerre du Dniestr », qui s’est déroulée entre le 2 mars et le 21 juillet 1992, la Transnistrie s’est de facto transformée en une entité indépendante. Toutefois, la Transnistrie est reconnue internationalement comme faisant partie de la Moldavie et n’a reçu de reconnaissance diplomatique que de trois autres États post-soviétiques non reconnus : l’Abkhazie, l’Ossétie du Sud, et l’Artsakh.
La situation est restée malgré tout relativement paisible durant près de trois décennies. La stabilité dans cette région séparatrice est assurée par une force multinationale de maintien de la paix, qui comprend 402 militaires russes, 492 militaires transnistriens et 355 moldaves. En outre, la région accueille le Groupe opérationnel des forces russes (OGRF), héritier de la 14e armée combinée, passée sous contrôle russe suite à la désintégration de l’URSS. La mission principale de l’OGRF est la surveillance des stocks d’armement. Parmi ceux-ci, le dépôt de Kolbasna en Transnistrie, proche de la frontière ukrainienne, figure parmi les plus importants d’Europe.
Lors d’un entretien accordée à la chaîne moldave TV8 avant la guerre en Ukraine, la présidente, Maia Sandu, avait exprimé sa volonté de se rendre en Russie pour aborder des sujets tels que le commerce, les exportations et la résolution du conflit en Transnistrie. Avant ce déplacement prévu à Moscou, elle envisageait de visiter Kiev et Bruxelles, réaffirmant ainsi son orientation vers l’Union européenne. Le 11 août 2021, lors d’une rencontre avec Dmitri Kozak, le chef d’état-major adjoint du Kremlin, Maia Sandu et d’autres officiels ont convenu de supprimer toutes les contraintes économiques entre les deux pays et d’étudier la possibilité de retirer les dépôts d’armes de Transnistrie.
Dans une autre interview télévisée en septembre 2021, Maia Sandu a souligné que le conflit en Transnistrie représentait un obstacle majeur à l’indépendance pleine et entière de la Moldavie, un défi également rencontré par d’autres nations issues de l’ex-Union soviétique.
Avant d’être élue présidente de Moldavie, Sandu a été coordinatrice du Programme des Nations unies pour le dévellopement (PNUD), affilié au Forum économique mondial. Elle a également été conseillère au bureau exécutif de la Banque mondial, affiliée au FEM, entre 2010 et 2012, à Washington. Elle était spécialisée dans les relations avec les anciens pays de l’URSS.
Maïa Sandu est également membre du Council of Women World Leaders, qui vise à « mobiliser les femmes politiques de haut niveau concernant les défis les plus importants », dont le siège se trouve dans la fondation des Nations unies à Washington, dirigé par la première ministre islandaise Katrin Jakobsdottir et l’américaine Laura Liswood, qui sont toutes deux des contributrices de l’agenda 2030 du Forum économique mondial.
Sandu est convaincu du bien fondé d’harmoniser les lois et les pratiques économiques de la Moldavie avec celles de l’Europe afin de garantir son développement.
La Commission européenne a d’ailleurs recommandé le 8 octobre 2023, d’entamer des pourparlers pour intégrer l’Ukraine et la Moldavie à l’Union européenne. Sa présidente et contributrice de l’Agenda 2030 du Forum économique, Ursula Von der Leyen, avait alors déclaré sur X, que « La Moldavie a entrepris d’importantes réformes, malgré les efforts constants de déstabilisation de sa démocratie ».
En février 2022, Maïa Sandu avait dénoncé « la guerre hybride », menée par la Russie.
Au mois de février 2023, les services secrets ukrainiens avaient fait courir le bruit que la Russie fomenterait un coup d’État en Moldavie. Le président ukrainien et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Volodymyr Zelensky avait évoqué ce plan de déstabilisation lors de sa visite à Bruxelles.
De son côté la Russie niait tout « plan de déstabilisation de la Moldavie ». Le ministère russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov affirmait que ces affirmations « sont absolument infondées et sans preuve » et accusait l’Ukraine de « désinformation ».
D’autre part, le Premier ministre moldave Dorin Recean avait demandé le 20 février 2023, la démilitarisation et l’évacuation du contingent russe en Transnistrie. Celui-ci était auparavant vice-ministre de l’Information et des télécommunications de Moldavie en 2010, où il avait joué un rôle clé dans l’implémentation du passeport biométrique et la libéralisation des visas avec l’UE.
Pendant ce temps, les États-Unis, sous la direction du contributeur de l’agenda 2030, Joe Biden, réagissaient aux rumeurs de tentatives de déstabilisation russes en Moldavie. Sur Twitter, le Département d’État américain exprimait son soutien à la « souveraineté et l’intégrité territoriale de la Moldavie » et se disait « préoccupé par les informations indiquant que la Russie se préparait à déstabiliser le gouvernement démocratiquement élu de Moldavie ».
L’Institut pour l’étude de la guerre (ISW) a publié le 28 janvier un communiqué dans lequel il affirme que « Les responsables et porte-parole du Kremlin continuent de fixer des conditions d’information pour déstabiliser la Moldavie, probablement dans le cadre des efforts visant à empêcher l’intégration de la Moldavie à l’UE et à l’Occident, entre autres objectifs ».
L’ISW est un groupe de réflexion qui fournit des recherches et des analyses sur les questions de défense et d’affaires étrangères basé aux Etats-unis fondé en 2007 par Kimberly Kagan, qui a contribué entre 2013 et 2016 au groupe de travail sur le rôle de l’histoire militaire dans les conflits contemporains à la Hoover Institution, une bibliothèque et un think tank américain proche du Parti républicain, qui se trouve à l’université Stanford, affiliée au Forum économique mondial. La Hoover institution compte de nombreux contributeurs du FEM, comme Niall Ferguson, Sofoklis Goulas ou A. Michael Spence.
Selon l’ISW, Alexei Polishchuk, directeur du deuxième département des pays de la Communauté des États indépendants (CEI) au ministère russe des Affaires étrangères russe, a affirmé dans une interview accordée au fil de presse du Kremlin TASS publiée le 28 janvier que la Moldavie envisageait de se retirer de la CEI, un ensemble de neuf anciennes républiques soviétiques fondé en 1991 après l’éclatement de l’URSS, d’ici la fin de l’année 2024. Tout en étant membre de la CEI, la Moldavie participe au Partenariat pour la paix de l’OTAN depuis le 16 mars 1994 et au Partenariat oriental de l’UE depuis 2009. Elle a également conclu un accord d’association avec l’UE le 1er juillet 2016.
L’Institut relève également qu’un influent blogueur russe spécialisé dans les questions militaires et proche du Kremlin, focalisé dernièrement sur les tensions entre la Moldavie et la Transnistrie, a mis en avant le supposé mécontentement dans les zones séparatistes et autonomes de Moldavie. Selon ce blogueur, « environ 50 000 individus en Transnistrie se sont rassemblés le 24 janvier pour exprimer leur opposition aux contraintes économiques imposées par la Moldavie sur la Transnistrie ».
Selon l’ISW, « Le blogueur militaire a également déclaré que Sergueï Ibrishim, chef de la direction principale du complexe agro-industriel de Gagaouzie, a récemment envoyé une demande au ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov pour que la Russie envoie des engrais à Gagaouzie à titre d’aide humanitaire ». « Les commentaires de Polishchuk et du blogueur militaire visent probablement à dissuader la Moldavie de quitter la CEI et la sphère d’influence plus large de la Russie, à créer des conditions d’information susceptibles de créer un mécontentement économique en Moldavie et à présenter la Russie comme un garant économique et sécuritaire en Moldavie. »
De son coté, l’agence de presse russe Ria Novosti a publié un article le 3 Février, dans laquelle elle citait une « une source bien informée », évoquant « Une frappe préventive des forces armées de Moldavie et de Roumanie » contre la région séparatrice de Transnistrie.
La Roumanie est dirigée par le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Klaus Iohannis.