Le Premier ministre et Young Global Leader du Forum économique mondial a prononcé son discours de politique générale ce mardi 30 janvier à l’Assemblée nationale. Il est venu présenter « le cap du gouvernement, le cap fixé par le président de la République » et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron, qui est aussi, un peu, celui du FEM. Explications.
Même s’il a retiré sa fiche du who’s who des Young Global leader, Gabriel Attal fait partie de la promotion 2020 de YGL du FEM. Comme la plupart des dirigeants politiques ou d’institutions internationales liés au Forum économique mondial, Gabriel Attal a dépeint ce mardi, un monde quasi apocalyptique, évoquant sa génération qui « voit son monde chambouler ». « Elle est en proie au doute. Doute sur l’avenir de sa planète, doute sur son identité », a ajouté le Premier ministre évoquant une « France archipel », en référence à « l’Archipel français : une nation multiple et divisée », du sondeur de l’IFOP et analyste politique français, Jérôme Fourquet.
Le Premier ministre a énuméré les « catastrophes » qui « se multiplient » : « Le dérèglement climatique », « la guerre en Ukraine », qui « détruit le rêve d’une paix éternelle sur notre continent », « l’attaque terroriste monstrueuse en Israël et la guerre au Proche-Orient », qui « ont ravivé des plaies, des maux jusque dans notre société », « la crise énergétique, l’inflation, la menace terroriste, les crises se superposent, s’enchevêtrent et s’additionnent ». « Les temps sont troublés, les doutes sont nombreux, mais l’espoir est là », a-t-il déclaré.
Heureusement, Gabriel Attal a un cap, celui « qui construit la France de 2030 » et en dehors de l’annonce du déploiement « de la semaine, non pas de 4 jours, mais en 4 jours » dans les administrations, il fait flipper. Le Premier ministre veut « désmicardiser », « déverrouiller l’accès au travail », « débureaucratiser », « simplifier », « réarmer »… Gabriel Attal a promis une simplification aux agriculteurs et a déjà commencé « en supprimant dix premières normes la semaine dernière ». « En Haute-Garonne, en quelques réunions la semaine dernière, le Préfet et les agriculteurs se sont accordés sur l’abrogation de quatre arrêtés préfectoraux, cette logique est étendue à l’ensemble des départements français », a-t-il annoncé. Si les agriculteurs risquent d’avaler des couleuvres, il veut étendre cette démarche à tout le pays : « à tous les niveaux, il faut débureaucratiser la France ». « Nous évaluerons toutes les normes qui peuvent être supprimées ou simplifiées. » Car comme on pouvait le craindre, cette simplification s’accompagnera bien de l’abandon de nombreux acquis sociaux.
Les annonces de Gabriel Attal
Pour désindexer la France, Gabriel Attal promet que dès le projet de loi de finances, il s’attaquera à la fiscalité en « s’appuyant sur les propositions de parlementaires, de partenaires sociaux et sur un certain nombre d’experts qui sont actuellement consultés », autrement dit par des cabinets de conseil, afin notamment de « baisser les charges qui pèsent sur la classe moyenne », qui n’a jamais eu aussi peur d’un déclassement.
Pour « déverrouiller l’accès au travail », Gabriel Attal a annoncé la généralisation du dispositif prévoyant l’obligation d’activité en contrepartie du Revenu de Solidarité Active (RSA) dès le mois de janvier 2025. Une expérimentation actuellement menée dans 18 départements, exigeant 15 heures d’activité d’insertion pour bénéficier du RSA, sera appliquée dans tous les départements français dès le 1er janvier 2025. Le Premier ministre veut également supprimer l’ALS, Allocation de solidarité spécifique qui « prolonge l’indemnisation du chômage et qui permet sans travailler de valider les trimestres de retraite ». « Nous considérons que la retraite doit être le fruit du travail et donc nous proposerons la bascule de l’ALS au RSA et la suppression de cette allocation. »
Pour « déverrouiller le logement », le premier ministre veut une fois encore simplifier et a promis la création de « 30 000 nouveaux logements d’ici 3 ans ». « Nous n’hésiterons pas à procéder à des réquisitions pour des bâtiments vides, notamment des bâtiments de bureaux. » Gabriel Attal a également annoncé que son gouvernement va « donner au maire la main pour la première attribution dans les nouveaux logements sociaux construits sur leur commune ».
Le Premier ministre veut aussi débureaucratiser la France, en allégeant « le fardeau des règles et des normes qui pèsent sur tous ceux qui créent nos TPE et nos PME, sur ceux qui créent de l’activité et de l’emploi ». « Nous engagerons après l’été une nouvelle étape du droit du travail afin de libérer nos TPE et nos PME, simplifier considérablement leur quotidien et leur permettre de négocier certaines règles directement, entreprise par entreprise. » Attal a également annoncé la possibilité de porter plainte directement en ligne. Le Premier ministre a aussi évoqué « une nouvelle règle simple : tous les organes, tous les organismes, tous les comités ou autres, qui ne se sont pas réunis dans les 12 derniers mois, seront supprimés par règle générale. »
Un second projet de loi sur l’industrie verte sera déposé pour simplifier les procédures pour les projets industriels, en se concentrant sur les projets d’importance nationale, pour réduire la bureaucratie et favoriser la liberté entrepreneuriale.
Après avoir endetté le pays avec le « quoi qu’il en coûte », le gouvernement veut « repasser sous les 3% du déficit public », prôné par l’Union européenne et partira à la chasse de toutes les dépenses inutiles.
Concernant les migrations, Attal souhaite « accueillir moins pour accueillir mieux » en continuant à « déployer la Border force dans les Alpes-Maritimes qui a permis plusieurs dizaines de milliers d’interpellations à la frontière italienne». Une réforme de l’Aide Médicale d’État (AME), promise pour avant l’été, sera mise en œuvre par voie réglementaire sans nécessiter une nouvelle loi, conformément aux engagements pris envers la droite lors des débats sur la loi immigration.
Afin de « réarmer le pays », le Young Global Leader a annoncé la généralisation du SNU dès la rentrée 2026, soulignant l’importance de cet engagement pour renforcer l’unité nationale et encourager les jeunes à contribuer à la société. Il s’est félicité qu’« en deux quinquennats, nous aurons doublé le budget de nos armées. »
Le système de Santé sera lui aussi « réarmé ». Le Premier ministre a annoncé la régularisation des médecins étrangers présents sur le territoire, la nomination d’un émissaire chargé de recruter des médecins étrangers. « Nous devons aller chercher nos jeunes partis à l’étranger », a lancé le Young Global Leader, alors que la France a déjà rapatrié beaucoup de ses compatriotes pendant la crise sanitaire, qu’Israël du contributeur du FEM, Netanyahou, en a fait de même après le 7 octobre et que la Chine du contributeur du FEM, Xi Jinping, a installé des postes de police illégaux dans le monde entier afin de rapatrier ses citoyens. Attal a aussi annoncé le déploiement dans toute la France des SAS, le Service d’accès aux soins non programmé, dès cet été. Alors que les États Membres de l’OMS, dirigés par le contributeur de l’agenda 2030 du FEM, le Dr Tedros, se sont engagés à mettre en œuvre le Plan d’action global pour la santé mentale 2013-2030, qui vise à améliorer la santé mentale grâce à une gouvernance plus efficace, le Young Global Leader du FEM, Attal, veut faire de la « Santé mentale de la jeunesse une grande cause » de l’action gouvernementale, avec la réforme du dispositif mon soutien psy, le maillage du territoire avec une maison départementale des adolescents dans chaque département, le recrutement d’infirmières scolaires, dont le salaire sera revalorisé.
Concernant l’école, qui est pour Attal, « la mère des batailles », il envisage une vigoureuse reprise en main, avec « la fin du passage automatique ». Comme Emmanuel Macron l’avait indiqué lors du « rendez-vous avec les Français », le Premier ministre a expliqué que son gouvernement continuera à travailler sur « la régulation des écrans dans et en dehors de l’école ». Le Premier ministre s’est félicité des mesures prises pour lutter contre le harcèlement et pour faire respecter la laïcité avec la généralisation de l’uniforme à l’école prévue en 2026. Pour les mineurs de moins de 16 ans, des travaux d’intérêt éducatif, similaires aux Travaux d’Intérêt Général, seront introduits. Ces mesures visent à encourager le respect de l’autorité dès le plus jeune âge, avec des principes clairs de réparation et de sanctions pour les jeunes contrevenants. « Nous devons faire respecter l’autorité partout, dans les classes, dans la rue, dans les familles. » Gabriel Attal prévoit, en effet, des TIG pour responsabiliser les parents. Le Young Leader ne peut se résoudre à constater qu’il y ait « 50 000 places d’internat libres », alors que des jeunes ne respectent pas les règles. « Quand un jeune sera sur la mauvaise pente, nous proposerons aux parents de le placer en internat. »
Alors que le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Nicolas Sarkozy, ne cesse d’alerter sur l’explosion démographique et que le contributeur du FEM, Bill Gates, avait organisé une réunion en 2009 avec des milliardaires américains qui s’inquiétaient « de la croissance de la population mondiale », qui représente « une menace environnementale, sociale et industrielle ‘désastreuse’ », comme le révélait The Times, Attal a confirmé le droit à l’avortement dans la constitution et un débat sur l’aide active à mourir, qui aboutira à l’examen d’un projet de loi avant l’été, avec un engagement à renforcer significativement les soins palliatifs à travers le pays.
Enfin, Gabriel Attal s’en est pris à « l’écologie punitive », disant prôner « une écologie populaire », « qui fera rimer climat avec croissance ». Selon lui, cette écologie populaire doit se construire « au plus près des Français et des territoires ». « Des concertations sont en cours partout en France, aux côtés des élus locaux et je souhaite que le financement de leur plan local de transition écologique soit établi partout d’ici l’été. » En 2027, un « service civique écologique » regroupera 50 000 jeunes engagés pour le climat, afin de répondre à l’engagement des jeunes pour l’environnement.
Mais l’ennemi désigné par Attal, c’est le Rassemblement national qui souhaite le « frexit ». Il a vanté les mérites de l’Europe, « grâce à qui nous avons eu des vaccins », « defendu l’Ukraine », « encadré les géants du numérique », « mis en place le Pacte Asile et immigration ».
Ainsi, le Young Global Leader a prononcé un discours inquiétant, reprenant les ficelles du millénarisme, qui a été utilisé par plusieurs régimes totalitaires, car il est synonyme d’espoir en période difficile. Au nom de la paix et de l’écologie, il propose un libéralisme débridé et des mesures autoritaires. Écologie et autoritarisme ne sont d’ailleurs pas incompatible. Durant l’Allemagne nazie, la conservation de la nature et du paysage ont été placés à partir de 1936 sous la direction du ministre des Forêts Hermann Göring, aussi appelé « commissaire en chef pour la protection de la nature », ce qui en faisait, en quelques sortes, le premier ministre de l’Écologie de l’histoire.