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Portrait d'Elisabeth Badinter à la Maison du Chaos. Photo : @thierry ehrmann/FlickR

Baisse de la Natalité : Elisabeth Badinter oppose hommes et femmes

La veuve de Robert Badinter, Elisabeth Badinter, fille de Marcel Bleustein-Blanchet, fondateur de Publicis, le groupe publicitaire français, qui est affilié au Forum économique mondial, a accordée une interview à L’Express, dans le cadre de la sortie de son livre, Messieurs encore un effort, dans lequel, elle met en garde contre la baisse continue de la natalité, qu’elle attribue aux hommes, craignant un retour en force des politiques conservatrices et religieuses contre les droits des femmes. Une opposition des sexes qui ne devrait pas améliorer les choses.  

Selon une étude du Pew Research Center, un think tank américain affilié au Forum économique mondial, qui fournit des statistiques sur la démographie, des sondages d’opinions et des analyses de contenus, près de 20 % des femmes américaines finissent leurs années de procréation sans avoir eu d’enfant, contre seulement 10 % dans les années 1970. Cette augmentation est encore plus prononcée chez les femmes célibataires et sans enfants, dont le pourcentage pourrait atteindre 45 % d’ici 2030.

Élisabeth Badinter reconnaît que la baisse de la natalité est influencée par l’accès croissant des femmes à l’éducation, qui retarde l’âge moyen du premier enfant, toutefois, selon elle, c’est surtout le manque de partage des tâches domestiques entre hommes et femmes qui décourage ces dernières d’avoir des enfants. Elle critique également le poids de l’éducation positive, qui exige des mères une patience et une attention constantes. Badinter prône une approche plus équilibrée, affirmant que le stress quotidien des mères devrait être reconnu et soulagé. Elle plaide pour une implication accrue des pères dans les tâches répétitives et quotidiennes.

Badinter estime que cette dénatalité représente un problème politique majeur si elle se poursuit. Elle craint que les mouvements conservateurs et religieux exploitent cette situation pour restreindre davantage les droits des femmes, comme on l’a vu avec la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, qui a autorisé des groupes anti-IVG à dissuader les femmes d’avorter dans les cliniques. Dans ce long entretien, Elisabeth Badinter explique également, pourquoi, selon elle, la question de l’IVG « pourrait coûter cher à Donald Trump », face au contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Joe Biden, qui a mis cette question au centre de la campagne présidentielle. Elle réitère son engagement en faveur de la GPA, qui fait aujourd’hui l’objet d’une attaque des médias conservateurs aux Etats-unis. Aux électeurs tentés par le vote RN, elle rappelle « les origines détestables » du parti, mais estime que le Young Global Leader du Forum économique mondial, Gabriel Attal, répond mieux que le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron, au « désir d’ordre » exprimé par une partie du pays.

Stephen Shaw, analyste de données américain, a documenté dans son film « Birthgap » que la baisse des taux de natalité, non seulement aux États-Unis mais aussi dans le monde entier, est entraînée non pas par la réduction de la taille des familles, mais par une « explosion » du nombre de femmes choisissant de rester sans enfants, ou éprouvant des difficultés à « trouver le bon partenaire au bon moment », thèse validée par The Institute for Family Studies, un think tank conservateur américain en décembre 2022.

Ainsi, il semblerait qu’à force d’opposer les deux sexes et de culpabiliser l’un ou l’autre, la grande perdante, soit la natalité et l’humanité. « Comme l’oiseau, l’humanité possède deux ailes – l’une mâle, l’autre femelle. Si les deux ailes ne sont pas également fortes et mues par une force commune, l’oiseau ne peut s’envoler vers le ciel « , affirmait le chef religieux Abbdul Baha, fils du fondateur du Bahaïsme, une religion monothéiste proclamant l’unité spirituelle de l’humanité. Et il semblerait que certain.e.s ne souhaitent pas la voire s’envoler, contrairement à Elon Musk, qui espère voire l’humanité atteindre mars et évoque une guerre entre « Humanistes » et « extinctionnistes ».

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