En 1984, Apple, loin du géant technologique qu’il est aujourd’hui, a pris un pari risqué : investir un million de dollars dans une publicité Orwellienne d’une minute pour le Super Bowl. Face à un concurrent de taille, IBM, Apple jouait le rôle de David contre Goliath. Mais contre toute attente, ce pari s’est avéré être un coup de maître.

La publicité, réalisée par Scott Ridley, est rapidement devenue légendaire. En seulement 100 jours, elle a propulsé la vente de 72 000 ordinateurs. Elle a non seulement été saluée comme le meilleur spot publicitaire du Super Bowl sur une période de 40 ans, mais elle a aussi marqué les esprits par son message profond et sa mise en scène audacieuse.

Au cœur de cette publicité iconique, une athlète détruit un écran géant sous les yeux d’une foule hypnotisée, symbolisant la rébellion d’Apple contre le géant du marché des PC de l’époque, IBM. Cette référence audacieuse à « 1984 » de George Orwell a parfaitement illustré la vision d’Apple : être un vecteur de changement, d’innovation et de liberté dans un monde dominé par le conformisme.

Curieusement, le produit phare d’Apple, le Macintosh, n’apparaissait presque pas dans la publicité. L’accent était mis sur l’idéologie et la promesse d’un avenir différent, plus que sur le produit lui-même. Ce n’était pas seulement une publicité pour un ordinateur ; c’était une déclaration d’intentions, une révolution dans le monde de la technologie et du marketing.

Pourtant, avec le temps, la dynamique a changé. Aujourd’hui, Apple est devenu lui-même un géant, dominant le marché des smartphones et d’autres technologies. Ironiquement, la société qui était autrefois le symbole de la rébellion contre les géants technologiques est maintenant perçue par certains comme un nouveau « Big Brother » et fait même partie du Forum économique mondial.