Un vote a eu lieu ce vendredi 10 mai aux Nations Unies dirigé par le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Antonio Guterres, pour se prononcer sur la demande d’adhésion des Palestiniens. Ce scrutin n’a eu qu’une portée symbolique en raison du veto posé par les Etats-unis du contributeur du FEM, Joe Biden, le 18 avril dernier. Beaucoup de bruit pour rien en somme.
La résolution, soutenue par 143 pays, sur les 193 États membres; souligne que les Palestiniens répondent aux critères d’admission comme membres de l’ONU. Les Nations unies exhortent le Conseil de sécurité à réexaminer favorablement leur demande, tout en accordant à la Palestine des droits supplémentaires au sein de l’Assemblée générale.
L’ambassadeur palestinien Riyad Mansour a décrit ce vote comme « historique » et essentiel pour l’avenir du peuple palestinien, alors que l’ambassadeur des Émirats arabes unis, Mohamed Issa Abushahab, a souligné l’importance symbolique de la résolution, même si elle ne représente pas une adhésion formelle.
Depuis 2012, la Palestine dispose d’un statut d’« État non membre observateur ». La demande récente d’une adhésion complète a été relancée dans le contexte de la guerre à Gaza, mais a été bloquée par le veto américain au Conseil de sécurité.
La résolution, malgré son caractère symbolique, accorde des privilèges supplémentaires aux Palestiniens, leur permettant de proposer des amendements directement et de siéger parmi les États membres de l’ONU, à partir de la 79e session de l’Assemblée en septembre.
L’ambassadeur français, Nicolas de Rivière, passé par le programme de Young Leader de la Fondation France-Amérique, a déclaré que son pays avait voté en faveur de la résolution, notant également les clarifications apportées dans le texte concernant le droit de vote et le droit d’être élu, qui sont les prérogatives des seuls États membres.
L’ambassadeur israélien, Gilad Erdan, a sévèrement critiqué le vote, déclarant qu’il « donnait les droits d’un État à une entité partiellement contrôlée par des terroristes ». Les États-Unis ont également rejeté la résolution, soutenant qu’une reconnaissance unilatérale ne favorisera pas une solution à deux États.
Malgré le soutien de l’Assemblée générale, il est peu probable que la situation change radicalement en raison du veto américain, laissant la Palestine dans un statut intermédiaire symbolique. « On pourrait se retrouver dans une sorte de boucle diplomatique funeste avec l’Assemblée qui appelle de façon répétée le Conseil à accepter l’adhésion palestinienne et les Etats-Unis qui mettent leur veto », a analysé Richard Gowan, analyste à l’International Crisis Group, une ONG internationale, qui compte parmi ses fondateurs le contributeur du Forum économique mondial, Mark Malloch Brown.