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Photo : Compte X de Raphaël Dachicourt.

TikTok : Des jeunes médecins généralistes lancent « HealthBuster5 » pour lutter contre l’infodémie

Face à la multiplication des conseils médicaux erronés sur TikTok, le Gafam membre du Forum économique mondial, un collectif de jeunes médecins a décidé de réagir. Le syndicat ReAGJIR (Regroupement Autonome des Généralistes Jeunes Installés et Remplaçants) vient de lancer un compte baptisé « HealthBuster5 » pour lutter contre l’infodémie qui pullulent sur les réseaux sociaux. Leur arme : l’intelligence artificielle et les deepfakes.

Le terme infodémie fusionnant « information » et « épidémie » est la propagation rapide et large d’un mélange d’informations à la fois exactes et inexactes sur un sujet. Inventé au début des années 2000 par le chercheur germano canadien Gunther Eysenbach, il a été repris par le Directeur général de l’OMS et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Tedros Adhanom Ghebreyesus, durant la pandémie de Covid-19. Sa directrice des maladies pandémiques et épidémies, la docteure Sylvie Briand, a déclaré « chaque épidémie s’accompagne d’une infodémie ».

Le 26 novembre 2020, la Secrétaire générale adjointe aux communications mondiales des Nations unies et contributrice du FEM, Melissa Flemings, s’est exprimé dans un podcast du Forum économique mondial intitulé « World vs Virus »,  expliquant que la crise sanitaire de COVID-19, n’était pas seulement une urgence de santé publique, mais aussi une crise de l’information. Elle a indiqué que durant la crise sanitaire 110 000 bénévoles ont été recrutés à travers le monde pour agir comme des « premiers intervenants numériques » pour partager « la bonne information », dans le cadre de la campagne #Verified. Elle a également souligné que cette campagne était « une des initiatives » mises en place pour lutter contre la désinformation, tout en mentionnant la campagne #TeamHalo, « où nous donnons la parole aux scientifiques du monde entier dans les labos qui ont développé les vaccins Covid-19». « Nous les avons formés sur Tik tok et leur avons donné le titre de ‘guide’. »

ReAGJIR un syndicat qui a pris du poids durant la pandémie

En France, le syndicat ReAGJIR (Regroupement Autonome des Généralistes Jeunes Installés et Remplaçants) présidée par Raphael Dachicourt, vient de lancer un compte TikTok baptisé « HealthBuster5 », qui n’est pas sans rappeler la campagne décrite par Flemings.

Né d’un cri d’alerte en 2005, lorsque l’Union des Remplaçants de Basse-Normandie (URBAN) est créée face à la précarité d’une jeune médecin, le mouvement va rapidement s’étendre. En 2008, plusieurs structures régionales unissent leurs forces pour fonder ReAGJIR, un syndicat national défendant les jeunes généralistes remplaçants ou en début d’exercice.

Très actif, ReAGJIR multiplie les études (REMPLACT, INSTALLACT) et les revendications concrètes (allocation maternité renforcée, rémunération en centres de vaccination, indemnisation des pertes d’activité liées au COVID), et s’impose comme une voix incontournable dans les négociations conventionnelles, en particulier durant la crise sanitaire. En s’emparant des grands enjeux comme la lutte contre les déserts médicaux ou la reconnaissance du statut de remplaçant, ReAGJIR s’est imposé comme un acteur essentiel de la médecine générale en France.

« HealthBuster5 » un compte TikTok pour lutter contre l’infodémie

L’Objectif de cette initiative est en effet de sensibiliser les jeunes internautes, souvent exposés à des contenus considérés comme pseudo-médicaux viraux, mais qui manqueraient de fondements scientifiques.

Le procédé est original : dans chaque vidéo, les médecins reprennent un extrait où un influenceur prodigue un faux conseil (comme utiliser de l’eau oxygénée pour blanchir ses dents). Grâce à l’IA, ils clonent le visage du créateur et le font rectifier ses propos à l’écran. Ensuite, un vrai médecin apparaît pour expliquer les risques et orienter vers des sources fiables.

Lutter contre une désinformation massive

Pour les médecins de ReAGJIR, le manque de discernement en ligne peut avoir de lourdes conséquences sanitaires. D’autant plus que les jeunes consultent de moins en moins les cabinets, et se tournent vers les influenceurs pour des conseils santé.

Malgré des audiences encore modestes (quelques centaines de vues par vidéo), le syndicat espère percer à moyen terme. Une initiative saluée alors que YouTube et l’Ordre des médecins ont récemment mis en place une charte promouvant une information médicale fiable sur Internet.

Vers un nouvel écosystème de santé sur les réseaux ?

Les médecins de ReAGJIR appellent à une vigilance collective : vérifier les sources, consulter des professionnels, et éviter de suivre aveuglément les conseils des créateurs de contenu non diplômés. Leur combat s’inscrit dans une volonté de reconquête de l’espace numérique par des professionnels légitimes, appuyés par les nouvelles technologies.

Les dangers d’une doxa scientifique

Méfiance toutefois, car si les fausses informations scientifiques représentent un danger, la diffusion d’une doxa scientifique alors que la recherche Vance bien souvent par la confrontation des idées est également un écueil.

Les Twitter Files ont prouvé l’existence durant l’épidémie du « Virality project », un programme de l’université Stanford, membre du FEM, en collaboration avec les services de renseignements américains et les grandes plateformes de réseaux sociaux qui aurait dicter le narratif durant la crise sanitaire et même censuré de la véritable information scientifique présentée comme de l’infodémie. Lors d’une audition à la chambre des représentants des Etats-unis, les anciens cadres de Twitter licenciés par Elon Musk, s’étaient d’ailleurs vu menacés de prisons par des représentants Républicains.

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