Plus de 800 manifestants ont participé samedi à une mobilisation interdite contre le chantier de l’A69 entre Toulouse et Castres. Des affrontements ont éclaté avec les forces de l’ordre, qui ont saisi cocktails incendiaires, hachettes et boules de pétanque.
Dans le Tarn, la tension est montée d’un cran ce samedi 5 juillet. Plus de 800 opposants à l’autoroute A69 se sont rassemblés à Maurens-Scopont dans le cadre de la « Turboteuf », un week-end d’action interdit par la préfecture. Les participants, dont certains cagoulés et vêtus de noir, ont quitté le parc privé du château de Scopont pour bloquer la route nationale à l’aide de troncs d’arbres et de branches, scandant « No macadam ! ».
Jets de pierres contre grenades lacrymogènes
Certains manifestants ont lancé des pierres sur les forces de l’ordre, qui ont répliqué par des tirs de grenades lacrymogènes. La préfecture avait mobilisé près de 1 500 gendarmes pour encadrer ce rassemblement jugé à haut risque. Selon le préfet Laurent Buchaillat, des dispositifs hostiles avaient été préparés dès la veille : « fabrication de catapultes, constitution de réserves de pierres ». Des objets potentiellement dangereux ont été saisis, dont des cocktails incendiaires, boules de pétanque, hachettes, boucliers et marteaux.
Les autorités dénoncent la violence des opposants
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a condamné sur X « la sédition et l’ultraviolence » de militants « encagoulés et dangereux, dont une cinquantaine fichés S » employant une nouvelle fois le terme de « barbare ».
. Philippe Tabarot, ministre des Transports, a également dénoncé une « violence préparée », affirmant que ces « activistes soi-disant écologistes » défiaient l’État et la justice.
Les opposants promettent de continuer la lutte
Malgré la reprise progressive des travaux depuis mi-juin, après une suspension ordonnée en février pour atteinte à l’environnement, les collectifs écologistes restent mobilisés. Amalia, membre d’Extinction Rebellion Toulouse, a déclaré dans les colonnes du Monde : « L’autoroute a été jugée illégale. S’il faut aller au-delà de la loi, on le fera. S’il faut cramer des machines, bloquer une route… on le fera. »
Un chantier contesté jusqu’à son terme
Le projet d’autoroute A69, débuté en 2023, devrait s’achever fin 2026. Les opposants, eux, comptent poursuivre leur lutte contre ce qu’ils considèrent comme un « projet inutile et écocidaire », malgré l’avancée des travaux et les soutiens politiques dont il bénéficie.
Source : Le Monde.