Les autorités françaises prennent très au sérieux les sabotages électriques survenus les 24 et 25 mai dans le sud-est du pays. Le parquet de Marseille a annoncé vendredi que les différentes enquêtes ouvertes à Grasse, Draguignan et Nice avaient été centralisées à Marseille, sous la co-direction de la sous-direction antiterroriste (Sdat) et de la section de recherches de la gendarmerie.
Ces actes malveillants n’ont pas été anodins : Cannes a été plongée dans le noir le samedi, alors que se tenait la cérémonie de clôture du Festival de Cannes. Grâce à un système d’alimentation autonome, l’événement a pu être maintenu. Le lendemain, Nice a été touchée, une ville qui doit accueillir début juin une conférence internationale de l’ONU sur les océans, accentuant la dimension politique et stratégique des actes.
Sabotages : incendie, pylône scié, et black-out massif
La coupure de Cannes a concerné jusqu’à 160 000 foyers, suite à un incendie sur un poste électrique de RTE à Tanneron (Var). À Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes), un pylône de ligne haute tension a été renversé : trois de ses quatre piliers avaient été sciés. Des actes qui ne laissent guère de place au doute sur leur caractère intentionnel et préparé.
L’antiterrorisme en première ligne
La Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille est désormais chargée de l’enquête, en lien avec la Sdat, spécialisée dans les affaires de terrorisme. Plusieurs chefs d’inculpation sont envisagés : détérioration de biens portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation , destruction en bande organisée par un moyen dangereux et préparation d’une association de malfaiteurs en vue d’un crime en bande organisée
L’ampleur et le ciblage des sabotages interrogent les enquêteurs, qui redoutent une tentative délibérée de déstabilisation à l’approche d’événements internationaux sensibles.
Source : La Provence.