Deux jours après l’incendie qui a ravagé un immeuble du quartier des Alagniers à Rillieux-la-Pape, le rappeur BFK 16 affirme que son clip avait été tourné « plusieurs heures avant » le drame. Mais selon une source sécuritaire, les vidéosurveillance contredisent cette version. Le tournage, non autorisé, aurait directement précédé les violences urbaines et le départ de feu.

Le week-end dernier, un immeuble de Rillieux-la-Pape, dans la métropole lyonnaise, a été partiellement détruit par les flammes. L’origine du sinistre ? Un tir de mortier d’artifice, lancé depuis la rue en direction d’un balcon, dans un climat de tension alimenté par le tournage sauvage d’un clip de rap. Deux jours plus tard, BFK 16, le rappeur au cœur de la controverse, a pris la parole sur ses réseaux sociaux pour défendre sa position.

Dans un communiqué publié lundi, il assure que « les scènes du clip ont été tournées plusieurs heures avant l’incendie », précisant qu’il n’aurait appris le drame que bien après les faits. « Ni moi ni mon équipe ne sommes responsables de cet incendie », écrit-il, évoquant une « démarche culturelle » sans intention de nuire ni de mettre quiconque en danger. Une ligne de défense que les autorités contestent fermement.

D’après une source sécuritaire citée par Le Progrès, les caméras de vidéosurveillance contredisent cette version : elles montrent que des tirs de mortiers ont visé un véhicule de police « moins de cinq minutes » après la fin du tournage. Ces affrontements auraient ensuite dégénéré à proximité du bâtiment sinistré, où un projectile a provoqué le départ du feu.

La préfète de Région, Fabienne Buccio, a confirmé qu’aucune autorisation de tournage n’avait été déposée. Selon les premiers éléments de l’enquête, une trentaine de personnes participaient à la vidéo, certaines lourdement équipées de mortiers d’artifice. Ces faits pourraient valoir au rappeur et à son entourage des poursuites pour mise en danger d’autrui, voire destruction volontaire par incendie.

BFK 16 n’en est pas à sa première polémique. En décembre puis en mai dernier, deux clips diffusés sur YouTube avaient déjà suscité l’indignation. Dans l’un d’eux, filmé à Vénissieux, apparaissaient des séquences d’agression de policiers, tournées en marge du tournage. Une enquête avait alors été ouverte pour « diffusion d’images relatives à la commission d’une atteinte volontaire à l’intégrité de la personne ». Le clip est toujours visible sur la plateforme.

À Rillieux-la-Pape, les habitants sinistrés tentent désormais de se relever, tandis que la police poursuit ses investigations pour établir les responsabilités exactes de chacun dans ce drame qui mêle imprudence, désinvolture et violences urbaines.

Sources :
Le Progrès – « Clip de rap qui dégénère en feu d’immeuble à Rillieux : la ligne de défense contestée du rappeur » – https://www.leprogres.fr – publié le 10 novembre 2025.