Un rapport scientifique publié dans Nature Communications alerte sur l’ampleur future des pénuries d’eau potable. D’ici 2100, 753 millions d’habitants pourraient être concernés, avec une concentration alarmante sur le pourtour méditerranéen.
L’horizon 2100 se dessine sous le signe d’une pression accrue sur les ressources hydriques mondiales. Selon une étude menée par deux climatologues de l’université de Pusan, Vecchia Ravinandrasana et Christian Franzke, et publiée mardi dans la revue Nature Communications, près de 753 millions de personnes pourraient être confrontées à une pénurie d’eau potable. Plus d’un quart de cette population, soit 196 millions d’habitants, résideraient dans les grandes villes du bassin méditerranéen, transformant cette région en un épicentre de la crise annoncée.
Les chercheurs ont modélisé des scénarios comparables à celui vécu par Le Cap, en Afrique du Sud, en 2018. Après trois années de sécheresse historique, la métropole avait frôlé le « Jour zéro », c’est-à-dire l’arrêt complet de la distribution d’eau courante. Un épisode qui, grâce au retour des pluies et à l’instauration de restrictions drastiques, n’avait finalement pas conduit à la catastrophe redoutée.
Le risque, aujourd’hui, ne se limite pas à l’Afrique australe. Les projections pointent les régions les plus vulnérables : le pourtour méditerranéen, l’Afrique australe et certaines zones d’Amérique du Nord, en particulier l’Ouest des États-Unis. Los Angeles figure parmi les grandes villes à haut risque, tout comme certaines métropoles d’Inde, du nord de la Chine et du sud de l’Australie, quoique dans une moindre mesure.
Les causes de cette menace multiple sont désormais bien identifiées. Le changement climatique, imputable aux activités humaines, bouleverse le cycle de l’eau : intensification de l’évaporation, raréfaction des précipitations ou encore assèchement des nappes phréatiques et des réservoirs naturels. À cela s’ajoute une augmentation constante de la demande en eau, alimentée par la croissance démographique et l’urbanisation rapide.
Les auteurs de l’étude insistent sur « le besoin urgent d’une réaction », appelant les responsables politiques à mettre en œuvre des stratégies adaptées. Ils préconisent des politiques publiques ciblées et proactives, notamment dans les régions combinant une forte dynamique démographique, des infrastructures hydrauliques insuffisantes et une grande exposition au changement climatique. Sans action rapide, préviennent-ils, le risque est que de nombreuses villes rejoignent la liste des territoires au bord de l’asphyxie hydrique.
Sources :
Le Parisien – Pénurie d’eau : 753 millions de personnes menacées d’ici 2100, les villes méditerranéennes vulnérables – lien
Nature Communications – Article scientifique sur les projections hydriques – septembre 2025 – lien