Volodymyr Zelensky a annoncé le lancement du « Flamingo », premier missile de croisière produit en Ukraine. Avec une portée de 3 000 kilomètres et une charge explosive d’une tonne, cette arme pourrait atteindre la plupart des bases militaires russes, marquant un tournant stratégique dans la guerre.
Un nouvel acteur entre en scène dans l’arsenal ukrainien. Le président Volodymyr Zelensky a confirmé jeudi 21 août la mise en production du Flamingo, premier missile de croisière conçu et fabriqué en Ukraine. L’arme, dont la fabrication à grande échelle devrait débuter début 2026, symbolise l’ambition de Kiev de renforcer son indépendance militaire à l’heure où l’aide occidentale, en particulier américaine, s’amenuise.
« Il s’agit actuellement de notre missile le plus performant : il peut parcourir 3 000 kilomètres », s’est félicité Zelensky devant la presse. Une telle portée permettrait au Flamingo d’atteindre Moscou, située à seulement 800 kilomètres de la frontière ukrainienne, mais aussi 70 des 90 bases aériennes russes ainsi que la plupart des sites de production d’armement stratégiques du pays.
Ce missile, capable d’emporter une charge explosive d’une tonne, représente un saut qualitatif majeur comparé aux drones ukrainiens utilisés jusqu’ici, dont la charge excède rarement 300 kilos. D’après les spécialistes interrogés par Air & Cosmos, les clichés diffusés suggèrent une forte ressemblance avec le missile britannique FP-5 du groupe Milanion, dévoilé récemment à Abou Dhabi. Cette proximité alimente les spéculations sur une coopération secrète entre Kiev et Londres.
La comparaison avec le FP-5 est éloquente : vitesse de vol estimée à 950 km/h, charge lourde, guidage embarqué difficile à brouiller. Mais comme tous les missiles de croisière, le Flamingo reste vulnérable à l’interception : volant à basse altitude, il peut être repéré par les systèmes de défense russes, d’autant qu’il émettrait une signature thermique relativement élevée. Zelensky a d’ailleurs insisté sur la nécessité de développer aussi des missiles balistiques nationaux, réputés plus discrets et plus difficiles à intercepter.
Cette avancée intervient alors que Washington a suspendu ses livraisons d’armes depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. En avril, Zelensky avait affirmé que 40 % des armes utilisées par l’armée ukrainienne provenaient déjà de la production locale, et que l’industrie de défense nationale comptait plus d’un millier de modèles d’armement. L’apparition du Flamingo illustre cette montée en puissance, mais aussi la volonté de Kiev de porter le combat au cœur même du territoire russe.
Pour l’Ukraine, le défi est désormais double : prouver la fiabilité du Flamingo face aux défenses russes et réussir à industrialiser sa production en nombre suffisant. Dans un conflit où le rapport de forces repose autant sur la résilience militaire que sur les soutiens extérieurs, cette arme pourrait s’avérer autant un signal de détermination qu’un outil stratégique de dissuasion.
Sources :
Les Échos – Guerre en Ukraine : Flamingo, ce nouveau missile sur lequel mise beaucoup Zelensky (21 août 2025) – lien
