La DZ Mafia, un groupe criminel notoire à Marseille, a récemment étendu ses activités au-delà du trafic de stupéfiants pour s’implanter dans l’économie légale. Selon une enquête du Nouvel Obs publiée le 24 janvier 2025, cette organisation est impliquée dans le racket de divers commerces, notamment des boîtes de nuit, des restaurants, et revendique même le contrôle de 80 % des rappeurs de la région.
L’enquête, débutée en juin 2024, a révélé que la DZ Mafia ne se contente plus du trafic de drogue. Elle cherche désormais à blanchir ses revenus en s’infiltrant dans des entreprises légales. Les investigations ont mis en lumière des tentatives d’extorsion violentes visant des chefs d’entreprise et des gérants de bars de nuit. Par exemple, un actionnaire de plusieurs établissements a été victime de menaces, de dégradations et d’incendies criminels. Sous la pression, il a dû céder la gestion de l’une de ses discothèques à Cabriès, près de Marseille, tout en versant des sommes importantes pour conserver ses autres commerces.
Contrôle du milieu musical
La DZ Mafia impose également aux directeurs d’établissements de passer par leur propre « bookeur » pour organiser des événements avec des artistes, notamment des rappeurs. Yassine Akhazzane, alias « Bico Loco », actuellement incarcéré, est identifié comme l’intermédiaire clé pour la réservation de ces artistes. Bien qu’il nie tout lien avec la DZ Mafia, il reconnaît son rôle de « bookeur ».
Une organisation structurée et intimidante
Les leaders de la DZ Mafia, dont Gabriel Ory, actuellement en détention, orchestrent ces opérations de racket depuis leur cellule. Des enregistrements révèlent des menaces explicites envers les victimes et une volonté affichée de contrôler divers secteurs économiques. Un membre du clan se vante ainsi : « Ça va dans les pizzerias, ça va dans les commerces… ça brûle tout… et ça paye ! ». Les enquêteurs notent une « traditionnalisation » de cette organisation criminelle, adoptant des méthodes similaires aux mafias historiques, telles que le racket et la prise de contrôle de commerces.
Influence sur la scène rap marseillaise
La DZ Mafia affirme contrôler 80 % des rappeurs de la région, utilisant leur influence pour asseoir leur domination sur la scène musicale locale. Cette emprise leur permet de blanchir de l’argent et d’étendre leur réseau d’influence.
Réponse des autorités
Face à cette menace croissante, les autorités ont intensifié leurs efforts pour démanteler la DZ Mafia. En novembre, une opération a conduit à l’arrestation d’une trentaine de personnes, dont des figures de proue du clan. Les enquêteurs continuent de surveiller les activités de l’organisation, cherchant à mettre fin à son emprise sur l’économie locale et la scène musicale.
Source : Nouvel Obs