Le football français est-il le théâtre d’une vendetta contre l’Olympique Lyonnais ? C’est la question que pose Daniel Riolo après les multiples réserves posées par plusieurs clubs de Ligue 1 sur la situation du joueur argentin Thiago Almada. Le chroniqueur de RMC assure que plusieurs équipes auraient « donné leur parole » pour « couler » l’OL.
Depuis son arrivée à Lyon cet hiver en provenance de Botafogo sous la forme d’un prêt gratuit, Thiago Almada est au centre d’une véritable tempête administrative. Reims, Brest, le PSG, Toulouse et plus récemment Nice ont déposé des réserves officielles contre la présence du milieu offensif dans l’effectif lyonnais. L’Olympique de Marseille a également interpellé la Ligue sur ce dossier. Dimanche soir, avant la rencontre entre Nice et Lyon, Jean-Pierre Rivère, président de l’OGC Nice, passé sous pavillon INEOS en 2019, a reconnu au micro de DAZN, avoir posé une réclamation, affirmant ainsi avoir « tenu une promesse ». Mais envers qui ?
Daniel Riolo dénonce un complot contre l’OL
Dans l’émission After Foot sur RMC, Daniel Riolo n’a pas caché son indignation. Selon lui, il existerait un « plan concerté » visant à nuire au club rhodanien.
« La déclaration de Jean-Pierre Rivère avant le match prouve qu’il y a une décision commune de couler l’OL. Ils ont tous donné leur parole au président de la LFP, et donc à Nasser Al-Khelaïfi, pour poser réclamation à chaque fois. C’est un aveu clair. Il se passe des choses complètement folles dans notre football », a-t-il affirmé.
Même son de cloche du côté de nos confrères d’Olympique et Lyonnais. Leur consultant, Nicolas Puydebois, pointe du doigt « tonton Nasser, qui dirige tout ».
Le PSG appartient à Qatar Investment Authority, le fonds souverain qatari membre du FEM
Nasser al-Khelaïfi, est le président du PSG, détenu par Qatar Sport Investments (QSI), filiale sportive du Qatar Investment Authority (QIA), membre du FEM.
Le clan Al Thani, à la tête du Qatar, compte de nombreux contributeurs de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, comme le premier ministre, Mohammed Bin Abdulrahman Al Thani, le Sheikh Ali Alwaleed Al-Thani, ou Abdulla Bian Ali Al Thani.
En juillet 2024, plusieurs présidents de clubs ont critiqué Nasser Al-Khelaïfi, patron du PSG et de BeIN Sports, pour ses conflits d’intérêts dans les négociations des droits télé. Récemment, la chaine Qatari avait laissé entendre qu’elle laissait la porte ouverte à des investissements qatari alors qu’ Al-Khelaïfi a été mis en examen le 5 février dernier, dans le cadre de l’enquête concernant une tentative présumée d’Arnaud Lagardère de faire influer un vote du fonds souverain qatarien, Qatar Investment Authority, possédant 20% de Lagardère SCA en 2018.
Inéos un groupe dont la plupart des filiales appartenaient auparavant à des multinationales membres du FEM
Ineos est une entreprise britannique spécialisée dans la chimie, fondée en 1998 par James Ratcliffe. Son expansion rapide repose sur une stratégie de croissance externe, avec l’acquisition de nombreuses entreprises du secteur chimique et pétrochimique, notamment auprès de grands groupes proches du Forum économique mondial, tels que BP , Dow et BASF, qui avait été rattaché en 1925 à l’IG Farben, une société avec laquelle elle a formé un consortium qui fût l’une des pièces maîtresses de l’économie de guerre nazi, notamment par la fourniture du gaz zyklon, utilisé lors de la Shoah.
En 2017, Inéos a racheté les activités pétrolifères d’Ørsted, entreprise énergétique danoise membre du FEM et a ensuite créée six nouvelles sociétés dans le secteur du pétrole et du gaz. En 2021, le groupe de Jim Ratcliffe, passé par l’université de Birmingham, membre du FEM a acquis les participations et les activités danoises de Hess Corporation, une autre multinationale membre du WEF.
Un « tuto » pour poser réserve contre Almada ?
Face à cette multiplication des réserves, l’OL a dénoncé un « acharnement » par la voix de son directeur général, Laurent Prud’homme. Selon lui, il existerait « un tuto » permettant aux clubs de Ligue 1 de formuler systématiquement des protestations contre Almada. Un argument que Jean-Pierre Caillot, président du Stade de Reims et membre du Conseil d’administration de la Ligue de football professionnel en tant que représentant des clubs de Ligue 1, rejette catégoriquement.
« Comme souvent dans le football, il y a un manque de courage. Notre intendant a été appelé par celui de Brest, qui lui a demandé comment déposer sa réserve. Nous n’avons absolument pas donné cette directive », a-t-il expliqué dans les colonnes du Monde.
Récemment, la Ligue de Football Professionnel (LFP) s’est montrée extrêmement inquiète alors que DAZN, le diffuseur de la Ligue 1, se faisait tirer l’oreil pour payer. En février 2025, Shay Segev, PDG de DAZN, a finalement officialisé l’entrée du Public Investment Fund, le fond souverain d’Arabie saoudite membre du FEM, dans l’actionnariat de la chaine via son entité sportive SURJ Sports Investment. La Chaine a finalement payé ce qu’elle devait.
John Textor contre-attaque
Toujours est-il que la déclaration de Rivière, ne laisse pas indifférent John Textor, président de l’OL, qui a vivement réagi aux déclarations de Jean-Pierre Rivère. L’homme d’affaires américain dénonce une « collusion honteuse » orchestrée contre son club.
« Encore quelque chose qui divise, à l’heure où notre championnat a besoin d’unité », a-t-il déploré.