Dans une interview accordée à La Tribune de Lyon publiée le 21 octobre 2024, Sandrine Runel, députée socialiste du Rhône et ancienne adjointe aux Solidarités de la Ville de Lyon, a partagé son analyse sur la situation politique à Lyon, ses priorités législatives et ses perspectives pour les élections municipales de 2026. À travers son regard, elle dresse un bilan de son mandat et exprime ses espoirs pour l’avenir politique de la ville, marquée par une forte dynamique de gauche et écologiste.

Sandrine Runel, élue députée en juillet 2024 dans la 4e circonscription du Rhône, a souligné le retour progressif du Parti socialiste (PS) sur la scène politique lyonnaise. Elle explique que les élections européennes avaient déjà montré une résurgence de la ligne sociale-démocrate, et que les efforts menés à la Ville de Lyon depuis quatre ans ont contribué à redonner de la visibilité à son parti. « On tourne cette page de la Macronie », déclare-t-elle, tout en affirmant que la gauche reprend sa place dans le paysage politique.

Une sociologie lyonnaise favorable à la gauche et à l’écologie

Interrogée sur les succès électoraux de la gauche à Lyon, Runel souligne l’évolution de la sociologie locale, devenue de plus en plus favorable à une politique de gauche et écologiste. Elle souligne que même dans des circonscriptions traditionnellement peu favorables à la gauche, on observe un changement qui traduit un plébiscite pour la qualité de vie à Lyon.

Pour Runel, cette transformation est cruciale à l’approche des élections municipales de 2026. Elle reste optimiste, affirmant que « Lyon devrait rester à gauche et écologiste », tout en précisant que l’union de la gauche sera clé pour conserver cette dynamique.

Les enjeux locaux et nationaux

Sandrine Runel a également abordé plusieurs défis politiques qu’elle doit affronter à l’Assemblée nationale, notamment la réforme des retraites. En tant que rapporteuse du projet de loi de finances pour 2025, elle se concentre sur des questions comme la pénibilité au travail, la revalorisation des minima sociaux et la situation des élèves en situation de handicap, pour lesquels le manque de personnel d’accompagnement reste un problème majeur. « L’école inclusive touche ses limites », déplore-t-elle.

Runel soutient également l’idée de faire des économies sans sacrifier les services publics, un débat relancé par la proposition de Michel Barnier de taxer les plus riches, à laquelle elle adhère pleinement.

Une perspective pour 2026

En se projetant vers les prochaines élections municipales, Sandrine Runel exprime une certaine confiance. Tout en reconnaissant que « rien n’est jamais acquis », elle estime que les succès en matière éducative, comme les rues aux enfants et l’apaisement de la ville, sont des signes encourageants pour la gauche et les écologistes. La députée n’exclut pas un nouveau partenariat politique pour 2026, précisant que, même sans union au premier tour, une convergence au second tour serait inévitable.