La députée insoumise Anaïs Belouassa-Cherifi a lancé sa campagne pour la mairie de Lyon lors d’un meeting marqué par un ton offensif. Soutenue par Clémence Guetté, la candidate de La France insoumise a présenté un programme axé sur la justice sociale et la démocratie directe, tout en fustigeant Jean-Michel Aulas, qualifié de “guignol de la droite et de la Macronie agonisante”.

C’est dans une salle comble de l’espace In-Sted, dans le 3ᵉ arrondissement de Lyon, qu’Anaïs Belouassa-Cherifi a officiellement donné le coup d’envoi de sa campagne municipale, jeudi 6 novembre. Environ 300 personnes étaient présentes pour écouter celle qui se présente comme « la voix du peuple lyonnais face à la spéculation et à la droite des affaires ». À ses côtés, Clémence Guetté, députée et première vice-présidente de l’Assemblée nationale, a ouvert la soirée en dénonçant « le pire budget » du gouvernement et en appelant à « dégager Macron et ses alliés libéraux ».

La candidate insoumise a placé son discours sous le signe de la radicalité et du rassemblement populaire. Elle a promis de « redonner le pouvoir aux habitants » à travers le recours au Référendum d’initiative citoyenne (RIC) local et la mise en place de mécanismes de révocation des élus. « Notre mandat vient du peuple. Si vous souhaitez nous révoquer, vous nous révoquerez », a-t-elle lancé, sous les applaudissements de la salle.

Anaïs Belouassa-Cherifi a centré son intervention sur les questions sociales et écologiques. Elle a promis la réquisition de tous les logements vacants à Lyon, la création de Maisons du commun inspirées des anciennes Maisons du peuple, la rénovation du parc scolaire et la mise en place de restaurants municipaux et de centres communaux de santé. La députée a également dénoncé la spéculation immobilière, qu’elle juge responsable de la crise du logement dans la métropole. « Notre main ne tremblera pas face aux bailleurs et aux spéculateurs », a-t-elle averti.

Si la candidate a épargné le maire sortant écologiste Grégory Doucet, qu’elle n’a pas cité nommément, elle a en revanche concentré ses attaques sur Jean-Michel Aulas, candidat de la droite et de la majorité présidentielle. « Nous n’avons pas besoin d’un chef d’entreprise multimillionnaire à la tête de Lyon », a-t-elle déclaré, qualifiant l’ancien président de l’Olympique lyonnais de « guignol de la droite et de la Macronie agonisante ». Pour Anaïs Belouassa-Cherifi, le duel qui s’annonce entre Doucet et Aulas doit être bousculé par « une gauche du peuple, combative et cohérente ».

Clémence Guetté a, de son côté, salué la candidature de sa « camarade et amie », rappelant que Lyon devait être « une ville de solidarité et d’émancipation ». La vice-présidente de l’Assemblée nationale a également fustigé le Parti socialiste, accusé d’avoir renoncé à ses valeurs : « Ce n’est pas ma gauche, ce n’est pas votre gauche. »

En conclusion, Anaïs Belouassa-Cherifi a promis de faire de Lyon une « ville du commun » où personne ne serait laissé de côté. « Lyon ne sera pas une ville du repli », a-t-elle affirmé, en promettant la création de lieux de protection pour les victimes de violences et l’accès gratuit à des permanences juridiques. Son discours s’est achevé sur les hymnes de La Marseillaise et de L’Internationale, dans une ambiance de meeting militant.

En lançant sa campagne avec un discours offensif et une tonalité résolument populaire, Anaïs Belouassa-Cherifi entend s’imposer comme la principale adversaire de la droite lyonnaise et de Jean-Michel Aulas, tout en tentant de séduire les déçus de la majorité écologiste. La campagne municipale de 2026 à Lyon s’annonce d’ores et déjà sous haute tension.

Sources :

Le Progrès, article de Dominique Menvielle, 7 novembre 2025.

AFP Lyon, 6 novembre 2025.

Déclarations publiques de Clémence Guetté et d’Anaïs Belouassa-Cherifi (LFI).