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Olivier Faure. Photo : Capture d'écran.

Le NFP dépose une motion de censure contre le gouvernement Barnier

Ce mardi 8 octobre, le Premier ministre Michel Barnier fait face à sa première, motion de censure depuis sa prise de fonction. Initiée par le Nouveau Front Populaire (NFP), cette motion vise à protester contre ce que la gauche qualifie de « négation du résultat des législatives », ainsi que contre les orientations politiques du gouvernement, jugées trop conservatrices et austéritaires.

Le premier motif de cette motion de censure, qui était attendue repose sur le choix du président de la République de nommer Michel Barnier à Matignon, bien que le Nouveau Front Populaire soit arrivé en tête lors des élections législatives anticipées de juin et juillet. Avec 193 sièges à l’Assemblée nationale, la coalition de gauche estime qu’elle aurait dû se voir confier la formation du gouvernement. Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, dénonce un « hold-up électoral » et un « détournement démocratique », affirmant que la désignation de Barnier porte « les germes d’une contre-révolution conservatrice ».

Le second motif avancé par les députés signataires concerne les orientations politiques du gouvernement Barnier, notamment le refus de revenir sur la réforme des retraites et l’adoption de textes budgétaires considérés comme parmi « les plus austéritaires de ces vingt-cinq dernières années ». La gauche accuse également l’exécutif d’utiliser des concepts et un vocabulaire inspirés de l’extrême droite.

La Présidente, Yaël Braun-Pivet, a ensuite fermé le micro d’Olivier Faure. « Tu as débordé de plus de 2 minutes », a-t-elle justifiée.

Réponse du Premier ministre

« Cette motion de censure n’était pas vraiment une surprise », a lancé Michel Barnier.

Dans sa réponse, Michel Barnier a rejeté les accusations de la gauche concernant la « négation » des résultats électoraux, affirmant que sa majorité était « la moins relative ». « C’est le choix du peuple français », a-t-il déclaré, défendant la légitimité de son gouvernement.

Sur les orientations budgétaires, le Premier ministre a affirmé qu’il était nécessaire de « dépenser moins » pour être responsable, plutôt que de chercher à être populaire. Il a aussi confirmé que le gouvernement restait ferme sur la réforme des retraites, tout en exprimant sa volonté de « co-construire » le budget 2025. Michel Barnier a conclu en demandant que le gouvernement soit jugé sur ses actes, et non sur des présomptions.

Le président du groupe Droite républicaine à l’Assemblée nationale, Laurent Wauquiez, a également pris la parole, dénonçant une « passion de tout renverser » de la gauche, « d’autant plus dangereuse que la situation du pays est d’une extrême gravité ». « Il est temps de prendre le parti de la France plutôt que celui de Jean-Luc Mélenchon », a-t-il ajouté.

Une motion au résultat incertain

Bien que cette motion de censure ait peu de chances d’être adoptée, le Nouveau Front Populaire espère rallier à sa cause quelques députés non-inscrits, du groupe Liot (indépendants), voire certains membres du camp présidentiel. Le Rassemblement national englué dans son procès des assistants parlementaires, a cependant fait savoir qu’il ne la voterait pas, réduisant ainsi les chances de la motion de passer.

Olivier Faure a déclaré que « L’extrême droite a décidé d’assumer », avec le gouvernement de Michel Barnier, « la continuité du macronisme ».

Le résultat des votes est attendu en fin de journée.

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