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Werenoi : une polémique religieuse secoue l’héritage musical du rappeur après sa mort

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Décédé brutalement le 17 mai à l’âge de 31 ans, le rappeur français Werenoi laisse derrière lui une discographie marquante, mais aussi une vive polémique. Au cœur du débat : le souhait présumé de ses proches de voir sa musique disparaître des plateformes, pour des raisons religieuses. Un débat qui soulève de profondes tensions sur les réseaux sociaux, révélant une fracture entre approches spirituelles, pratiques culturelles et liberté artistique.

Lors de ses obsèques, célébrées le 20 mai, plusieurs médias comme Raplume ont relayé un message invitant à “écouter le moins possible sa musique”, en écho à une volonté religieuse de rompre le lien entre Werenoi – de son vrai nom Jérémy Bana Owona – et son œuvre musicale.

Cette demande, relayée massivement, aurait été motivée par une vision rigoriste de l’islam, selon laquelle la musique serait interdite après la mort du croyant, pour éviter un prétendu “châtiment dans la tombe”.

Une lecture intégriste dénoncée par une islamologue

La philosophe et islamologue Razika Adnani, interrogée par CNEWS, déplore une interprétation extrême et non consensuelle des textes religieux :

« Aucun verset du Coran n’interdit la musique. Ce sont certaines écoles fondamentalistes qui s’appuient sur des hadiths pour justifier cette position. »

Elle souligne que la majorité des pays musulmans n’interdisent pas la musique, et que les plus grands juristes et théologiens ne s’accordent pas sur la question.

« Si ses proches sont à l’origine de cette demande et qu’ils pensent le sauver du châtiment divin, c’est une mainmise posthume sur son travail. »

Adnani appelle à revenir à une lecture nuancée et éclairée, capable de faire coexister spiritualité, art et modernité.

Réactions partagées sur les réseaux sociaux

La polémique a rapidement enflammé les plateformes. Tandis que certains soutiennent le respect de ses volontés présumées, d’autres dénoncent l’incohérence d’une telle démarche, en rappelant que Werenoi a fait carrière dans la musique et collaboré avec de nombreux artistes.

Certaines figures du rap ont même annoncé vouloir supprimer leurs featurings avec lui, pensant honorer sa mémoire. Mais cette initiative a été vite tempérée par la famille du défunt, qui a assuré que la discographie de Werenoi resterait en ligne.

La fausse rumeur du retrait de ses clips YouTube

La confusion s’est accentuée lorsque certains clips de l’artiste ont disparu de YouTube. De nombreux internautes ont cru à une suppression volontaire à visée religieuse. Mais comme l’a révélé Le Parisien, les vidéos ont simplement été retirées temporairement pour des raisons techniques ou contractuelles, selon les proches du chanteur.

Toujours est-il qu’environ « un millier de personnes étaient présentes cet après-midi à la grande mosquée de Rosny-sous-Bois pour la prière funéraire du rappeur », selon Cerfia.

Cette réaction sur les réseaux sociaux, n’est pas sans rappeler l’attitude du rappeur Kery James qui avait proscrit le piano et les violons sur sa musique après sa conversion. Il est ensuite revenu sur cette décision.

Source : CNews.

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