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Image : Capture d'écran ABC.

USA : Le point de vue de « The View » sur la victoire écrasante de Donald Trump

La réélection de Donald Trump a généré des discussions enflammées dans les médias américains. Sur le plateau de The View, émission diffusée sur ABC, les réactions de l’équipe, composée notamment de Whoopi Goldberg et de Joy Behar, ont été marquées par des déclarations de frustration et de déception, illustrant les tensions persistantes autour de la politique américaine et le décalage entre les élites et ce que l’on pourrait appeler l’Amérique périphérique.

« Les gens ont parlé. C’est ce que les gens voulaient. Je suis en profond désaccord avec la décision que les Américains ont prise… », a déclaré d’emblée Joy Behar.

Selon les résultats annoncés, Trump a remporté la présidence avec une avance d’environ 5 millions de voix, dans des proportions dépassant la victoire historiques de Ronald Reagan, d’après la commentatrice politique Alyssa Farah Griffin.  » Je pense que nous oublions l’Amérique rurale. Je pense que la classe ouvrière se sent abandonnée. Ils ont l’impression que les puissants, l’élite, ne se soucient que d’eux-mêmes et de leur pouvoir « , a-t-elle analysé précisant que Trump  » leur a parlé ».  » Nous n’avons peut-être pas aimé ses mots, mais ils se sont retournés pour lui. Je veux dire, la carte était au-delà de Reagan ce que nous avons vu hier soir. Et je pense que nous devons commencer à écouter davantage les préoccupations des Américains ordinaires qui ont le sentiment que ce système est en train d’échouer. « 

Sunny Hostin s’est montrée moins compréhensive, imputant la victoire écrasante de Trump au « ressentiment culturel ». « J’avais tellement d’espoir qu’une femme métisse mariée à un juif puisse être élue présidente de ce pays. Et je pense que cela n’avait rien à voir avec la politique. Je pense que c’était un référendum sur le ressentiment culturel dans ce pays », a-t-elle déploré.

Ana Navarro, qui a assisté à la soirée électorale depuis le siège de campagne de Kamala Harris, a décrit l’atmosphère comme une « scène très triste ».

La frustration des médias progressistes

Whoopi Goldberg et Joy Behar ont exprimé leur désarroi face à la défaite de Kamala Harris, qu’elles considèrent comme un coup dur pour le mouvement progressiste. Lors de l’émission, Goldberg a notamment affirmé qu’elle ne prononcerait plus le nom de Trump, une manière d’exprimer sa désapprobation face aux idéaux du président réélu.

Sunny Hostin a également réagi en dénonçant ce qu’elle considère comme un rejet des valeurs culturelles progressistes, attribuant la victoire de Trump à un ressentiment culturel au sein de certaines communautés. Alyssa Farah Griffin  l’a confrontée à propos de ses remarques dégradantes sur les femmes partisanes de Trump.  » Alors pourquoi pensez-vous que les femmes blanches sans éducation ont voté contre leur liberté de santé reproductive ? Et pourquoi pensez-vous que les hommes latinos ont voté en faveur de quelqu’un qui va expulser, qui dit qu’il va expulser, la majorité de sa communauté ? « , a-t-elle questionné.

Rick Klein, directeur politique d’ABC News, a agacé le panel lorsqu’il a décrit la victoire écrasante de Trump comme une « déclaration majeure » du peuple américain.

Complètement déconnetcéss, Whoopi Goldberg et Sunny Hostin ont affirmé que Kamala Harris avait mené une « campagne sans faille » malgré cette lourde défaite. « Elle lui a botté les fesses dans tout le pays au cours de ces deux mois… Qu’aurait-elle pu faire de plus ? » a demandé la première.

Un appel au débat sur la liberté d’expression

En fin d’émission, les panélistes ont évoqué la nécessité de réguler les réseaux sociaux pour mieux contrôler la diffusion de fausses informations, ce qui a été perçu par beaucoup comme une haine du premier amendement et de la liberté d’expression. Joy Behar a loué l’approche de la Finlande, où les enfants sont formés à distinguer les vraies informations des fake news dès la maternelle et Sara Haines a plaidé pour une réglementation des plateformes comme X (anciennement Twitter).

La victoire de Donald Trump souligne un moment clé dans le paysage politique américain, révélant des divisions profondes entre une élite aveuglée prête à imposer sa vision via la régulation des réseaux sociaux, plutôt que d’écouter les revendications et les préoccupations de la majorité des citoyens américains vivant dans les campagnes, les ghetto, mais également la classe moyenne, menée de déclassement.

Alors que les médias à la solde des entreprises s’interrogent sur leur perte d’influence, les électeurs, eux, rappellent l’importance de l’écoute des préoccupations locales et culturelles. Le débat sur la liberté d’expression et la régulation des réseaux sociaux s’annonce comme un défi pour les prochaines années et pas forcément pour modérer les messages de haines et l’infodémie comme voudrait nous le faire croire les élites.

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