Une présentatrice de l’IRIB était en direct à l’antenne lorsqu’une frappe israélienne a visé le siège de la radio-télévision d’État à Téhéran, ce lundi 16 juin. L’événement marque un tournant spectaculaire dans l’escalade militaire entre Israël et l’Iran.
C’est une scène rarissime de guerre retransmise en temps réel. Alors qu’elle critiquait l’État d’Israël en direct, une présentatrice de l’IRIB, la télévision d’État iranienne, a vu le plafond de son studio s’effondrer autour d’elle. Les images, relayées par des médias iraniens et diffusées sur les réseaux sociaux, montrent la journaliste s’enfuyant précipitamment, alors qu’un nuage de poussière envahit le plateau.
Quelques minutes plus tard, la chaîne a repris ses programmes, mais les autorités iraniennes ont immédiatement dénoncé un « crime de guerre », accusant Israël d’avoir visé délibérément une infrastructure médiatique.
L’IRIB, cible désignée par Israël Katz
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz avait annoncé plus tôt dans la journée que le siège de la radio-télévision iranienne, situé dans un quartier huppé de Téhéran, était « sur le point de disparaître ». Il s’agissait selon lui d’un symbole du pouvoir du guide suprême Ali Khamenei, dont les centres de décision seraient désormais des cibles légitimes.
Tsahal avait d’ailleurs appelé les habitants du secteur à évacuer, évoquant des frappes imminentes sur des « infrastructures militaires appartenant au régime iranien ».
Un bilan humain de plus en plus lourd
Cette frappe spectaculaire s’inscrit dans le contexte d’une escalade militaire sans précédent entre les deux puissances ennemies. Depuis le début de l’offensive israélienne vendredi, 224 personnes ont été tuées et plus d’un millier blessées en Iran, selon un bilan officiel actualisé dimanche.
En riposte, l’Iran a tiré des salves de missiles sur Israël, causant au moins 35 morts à ce stade, dont 11 personnes tuées dans la nuit de dimanche à lundi. Les explosions ont retenti dans plusieurs quartiers de Téhéran, notamment au nord et à l’ouest de la capitale, où se trouve le siège de l’IRIB.
La guerre de l’information devient une cible stratégique
Cette attaque sur un média public en pleine diffusion souligne la dimension psychologique et informationnelle du conflit. Alors que l’Iran et Israël multiplient les frappes et les déclarations incendiaires, la guerre des images s’intensifie, faisant de chaque centre de pouvoir – civil ou militaire – un éventuel champ de bataille.
La télévision d’État iranienne a d’ailleurs exigé l’évacuation immédiate des bureaux de deux chaînes israéliennes, N12 et N14.
Selon la même source, cette mise en garde fait suite à « l’attaque hostile de l’ennemi sioniste contre le service de radiodiffusion de la République islamique d’Iran », et laisse présager une possible riposte ciblée contre des infrastructures médiatiques israéliennes.
Source : Huff Post.