L’Ukraine a mené, le 1er juin 2025, une opération d’envergure contre plusieurs bases aériennes russes, dans ce qui s’apparente à l’attaque la plus audacieuse depuis le début du conflit. Baptisée “Toile d’araignée”, l’opération a mobilisé un réseau de drones infiltrés et coordonnés à distance sur le territoire russe. Selon les confirmations croisées du Washington Post dévoilées hier, au moins treize avions ont été endommagés, dont des appareils stratégiques, difficilement remplaçables pour Moscou.
Préparée pendant plus d’un an, l’opération a visé des bases militaires russes très éloignées de la ligne de front. Les aérodromes d’Olenia (dans l’Arctique) et de Belaïa (en Sibérie orientale) figurent parmi les installations ciblées, à respectivement 1 900 et 4 300 kilomètres du territoire ukrainien. Les attaques ont été rendues possibles grâce à une infiltration clandestine de drones via des camions équipés de faux toits, permettant des décollages discrets à proximité immédiate des cibles.
Au moins 10 % de la flotte stratégique russe touchée
Parmi les avions endommagés figurent huit Tu-95, bombardiers lourds soviétiques capables de transporter des armes nucléaires. Ces appareils, essentiels à la doctrine de dissuasion russe, ne sont plus produits, rendant leur perte particulièrement grave. À cela s’ajoutent quatre Tu-22M3 – bombardiers supersoniques à vocation régionale – et potentiellement deux avions de détection aérienne A-50, bien que leur destruction soit contestée.
L’Ukraine affirme que l’opération a été supervisée directement par le président Zelensky et que des agents ukrainiens ont opéré dans plusieurs régions russes, y compris près de locaux du FSB. Moscou a reconnu des dégâts dans certaines bases mais affirme avoir repoussé les attaques dans d’autres.
Une riposte russe attendue
Face à cette frappe stratégique, le Kremlin a promis une réponse. Le porte-parole Dmitri Peskov a déclaré que la riposte surviendrait « en temps voulu ». De son côté, Donald Trump, qui s’est entretenu avec Vladimir Poutine dans les heures ayant suivi, a évoqué la fermeté de la Russie face aux « récentes provocations ukrainiennes ».
Un tournant stratégique ?
Cette attaque marque un changement profond dans les capacités opérationnelles ukrainiennes. Jusqu’ici limitées à des frappes transfrontalières ou des sabotages, les forces de Kiev démontrent leur aptitude à projetter la guerre au cœur du territoire russe. L’utilisation de drones dissimulés et déployés de l’intérieur suggère un réseau logistique et humain sophistiqué, difficile à contrer sans un changement profond des dispositifs de sécurité russes.
