Après les frappes américaines visant ses infrastructures, l’Iran a mis en garde dimanche contre de potentielles représailles, ciblant explicitement les bases militaires américaines au Moyen-Orient. Ces installations, selon les autorités iraniennes, seront désormais considérées comme des « cibles légitimes » en cas d’attaque sur ses sites nucléaires. Une déclaration qui accroît encore un peu plus les tensions dans une région déjà en ébullition.
Washington dispose de plusieurs milliers de soldats répartis sur une série de bases stratégiques, de la péninsule arabique au Levant, via son Commandement central (CENTCOM). Voici les principales installations militaires américaines désormais sous la menace explicite de Téhéran.
Bahreïn : la base navale de la Cinquième flotte
Le petit royaume du Golfe héberge la base de l’Activité de soutien naval de Bahreïn, centre névralgique de la Cinquième flotte américaine. Depuis 1948, cette installation accueille les plus grands bâtiments de guerre, y compris des porte-avions. Plusieurs navires de lutte anti-mines, des unités de logistique et même des vedettes de la Garde côtière y sont stationnés.
Irak : les bases d’Al-Asad et d’Erbil
Malgré l’ambiguïté des alliances — le gouvernement irakien entretenant des relations étroites avec Téhéran tout en restant un allié de Washington — environ 2 500 soldats américains sont encore présents, principalement sur les bases d’Al-Asad et d’Erbil, dans le cadre de la lutte contre l’État islamique. Des négociations sont en cours pour un retrait progressif, mais les forces US restent régulièrement ciblées par des groupes armés pro-iraniens.
Koweït : point stratégique du CENTCOM
Le Camp Arifjan au Koweït est un centre logistique majeur, accueillant le quartier général avancé de l’armée de terre américaine pour la région. La base aérienne Ali al-Salem, dotée de drones MQ-9 Reapers, est présentée comme un pivot essentiel pour le déploiement de la puissance militaire américaine dans le Golfe.
Qatar : Al-Udeid, poumon aérien du CENTCOM
La base d’Al-Udeid, au Qatar, constitue l’une des plateformes aériennes les plus actives du CENTCOM. Elle héberge la 379e escadre expéditionnaire aérienne, chargée du transport, du ravitaillement en vol, du renseignement et de la surveillance. C’est également un point d’ancrage pour les forces d’opérations spéciales américaines.
Émirats arabes unis : Al-Dhafra et la guerre aérienne du Golfe
La base aérienne d’Al-Dhafra, aux Émirats, abrite la 380e escadre aérienne ainsi que le Gulf Air Warfare Center, dédié à l’entraînement en défense aérienne et antimissile. Des rotations de chasseurs et de drones MQ-9 Reapers y sont régulièrement observées.
Syrie : une présence en consolidation
Bien que les effectifs soient en réduction, les États-Unis conservent une présence dans plusieurs installations en Syrie, principalement dans le cadre de la lutte contre Daech. Le Pentagone prévoit une baisse à moins de 1 000 soldats dans les prochains mois, évoquant une stratégie de consolidation.
Cette déclaration de Téhéran pourrait redéfinir l’équilibre stratégique au Moyen-Orient. Alors que les États-Unis affirment agir pour empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire, la perspective d’une riposte directe contre leurs bases accentue les risques d’un engrenage militaire.
Source : Geo