Lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères du G20, le président sud-africain et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Cyril Ramaphosa a plaidé jeudi pour le multilatéralisme et le respect du droit international, dans un contexte de reconfiguration des relations internationales sous la présidence du contributeur du FEM, DonaldTrump. L’événement, qui marque le premier sommet du G20 en Afrique prévu en novembre, a été marqué par l’absence remarquée de Marco Rubio, secrétaire d’État américain.
Cette réunion du G20, qui s’est tenue à Johannesburg, s’est déroulée en l’absence du chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, remplacé par la chargée d’affaires de l’ambassade américaine à Pretoria, Dana Brown. Dans les colonnes du Monde, Priyal Singh, chercheur à l’Institut pour les études de sécurité en Afrique du Sud, dirigé par le contributeur du FEM, Jakkie Cilliers estime que cette absence représente un « camouflet pour Pretoria », traduisant une volonté de Washington de minimiser son engagement envers l’Afrique.
Cyril Ramaphosa a insisté sur l’importance du multilatéralisme et du respect du droit international face aux périls qui menacent la « coexistence internationale déjà fragile », comme les conflits mondiaux, citant l’Ukraine, le Proche-Orient et la République démocratique du Congo comme des zones de tension nécessitant un consensus international, mais également le « réchauffement climatique », les « pandémies », « l’énergie » et « l’insécurité des aliments ».
Selon lui, ces défis « nécessitent des réponses inclusives et des réponses bien coordonnés », même s’il n’a pas prêché par l’exemple le 29 janvier 2025, en accusant directement le contributeur du FEM Paul Kagame de soutenir le M23, en République démocratique du Congo, même si ces déclarations semblent une évidence.
« Il est essentiel que les principes de la charte des Nations unies, le multilatéralisme et le droit international restent au centre de tous nos efforts. »
South African President Cyril Ramaphosa on Thursday opened the two-day G20 Foreign Ministers' Meeting in Johannesburg, the largest city and economic hub of South Africa, where he called for multilateralism and the application of international law in resolving world crises.… pic.twitter.com/tnn8NBommD
Les diplomates européens comme Jean–Noël Barrot (France) et Kaja Kallas (UE), membres du FEM ou David Lammy (Royaume-Uni), qui s’est rendu à la conférence du groupe Bilderberg de 2023 étaient bien présents, tout comme les ministres des affaires étrangèresères des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), dont fait partie l’Afrique du Sud, à commencer par le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
Kalas qui s’était montrée offensive à l’égard de la Russie le 11 février dernier a commenté que « C’est le moment de revoir ses vieux amis et de s’en faire de nouveaux ». Cependant, des tensions ont émergé autour de la présence de Lavrov, certains diplomates ayant refusé de participer à la traditionnelle photo de groupe.
Les États-Unis absents des discussions économiques
L’absence des États-Unis ne s’est pas limitée à cette réunion diplomatique. Le secrétaire au Trésor américain, Scott Bessent, a également annoncé qu’il ne se rendrait pas au sommet des ministres des Finances du G20 prévu au Cap les 26 et 27 février, invoquant des obligations à Washington.
Le Monde cite William Gumede, professeur de politique à l’université du Witwatersrand, membre du FEM, prenant cela comme « un message symbolique » adressé aux Africains et estimant que « les États-Unis ne prennent pas le continent au sérieux ».
Les divergences entre Pretoria et Washington
Cyril Ramaphosa qui s’était récemment écharpé avec Trump et Musk concernant une loipromulguée fin janvier sur l »expropriation des terres, dénoncée par l’administration Trump comme une mesure « injuste » envers les Afrikaners, s’est toutefois montré diplomatique soulignant la présence de Dana Brown comme signe de bonne volonté américaine.
L’administration Trump et Pretoria entretiennent également des relations tendues, sur d’autres sujets clés comme la crise climatique, que Washington considère comme un prétexte pour imposer des réglementations qu’elle juge inutile et la plainte déposée par Pretoria contre l’allié israëlien devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour génocide, une action qui a accentué les tensions diplomatiques entre les deux pays.
Washington, par la voix de Marco Rubio a accusé l’Afrique du Sud « d’utiliser le G20 pour promouvoir son programme en matière de diversité et de changement climatique ». Pretoria a en effet cherché à affirmer son leadership et à promouvoir des solutions de croissance inclusive et d’innovation financière pour les pays en développement.
Cyril Ramaphosa a répondu que son pays souhaitait « entretenir de bonnes relations avec les États-Unis », tout en maintenant ses propres positions sur les grands enjeux internationaux.