Alors que pourparlers à Istanbul se sont terminés hier, le Kremlin a réagi en posant des conditions strictes à toute éventuelle rencontre entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky. Pour Moscou, un sommet entre les deux dirigeants ne pourra se tenir qu’à la suite d’accords concrets entre les délégations.
À l’issue des discussions engagées vendredi 16 mai à Istanbul, la Russie a affirmé qu’une rencontre entre les présidents russe et ukrainien était envisageable, mais seulement après la conclusion d’accords bilatéraux. « Une telle rencontre est possible uniquement après la signature d’accords entre les deux camps », a précisé Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin.
Du coté Ukrainien, Volodymyr Zelensky a déclaré hier depuis Tirana que la prochaine étape devait être une réunion directe avec Vladimir Poutine : « Si les représentants russes ne peuvent même pas accepter un cessez-le-feu, cela prouve que Poutine continue à affaiblir la diplomatie ».
Moscou a affirmé en avoir « pris note », elle n’a pour l’instant donné suite, mais visiblement il faudra tout d’abord que les diplomates s’entendent.
Des lignes rouges toujours infranchissables
Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine en février 2022, la guerre a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué d’immenses destructions. Et malgré ces nouvelles discussions, les positions des deux camps demeurent profondément opposées.
Vladimir Poutine continue d’exiger la démilitarisation de l’Ukraine, la garantie que Kiev n’adhérera jamais à l’Otan, ainsi que la reconnaissance des territoires annexés en 2022, dont la Crimée, occupée depuis 2014. À cela s’ajoute une volonté de repenser l’ensemble de l’architecture sécuritaire européenne, que la Russie juge déséquilibrée et menaçante.
Face à ces revendications, l’Ukraine ce Volodymyr Zelensky réclame un retrait total des forces russes du territoire ukrainien et dénonce une guerre à visée impérialiste. Les alliés occidentaux de Kiev soutiennent cette position et rejettent toute reconnaissance des annexions.
Un échange de prisonniers en guise de résultat
Si le sommet d’Istanbul n’a pas débouché sur un cessez-le-feu, il a toutefois permis un premier geste : l’annonce d’un échange massif de prisonniers, à raison de 1 000 contre 1 000. Un geste symbolique, selon les analystes, mais insuffisant pour faire émerger un véritable accord de paix.
Dmitri Peskov a rappelé que la mise en œuvre de cet échange était une condition préalable à toute reprise des discussions. Il a aussi mentionné un possible échange de propositions autour d’une trêve, bien que Moscou ait rejeté ce type d’initiative à plusieurs reprises ces dernières semaines.
Source : Nouvel Obs.