Masoud Pezeshkian, un nom bien connu en Iran, est à la fois un éminent chirurgien cardiaque et un politicien réformiste influent. Né le 29 septembre 1954 à Mahabad, il incarne la diversité ethnique de l’Iran avec un père azéri et une mère kurde. S’il se présente comme le candidat réformiste de l’élection qui doit se déroulée demain, il n’en reste pas moins un candidat du système, puisqu’il soutient les gardiens de la révolution.
Après avoir obtenu son diplôme en 1973, Pezeshkian a effectué son service militaire à Zabol, où il a découvert sa passion pour la médecine. Il a ensuite poursuivi ses études en médecine générale dans sa province natale. Pendant la guerre Iran-Irak, il s’est distingué par son engagement en tant que médecin et combattant sur les lignes de front.
Après la guerre, Pezeshkian s’est spécialisé en chirurgie générale à l’Université des sciences médicales de Tabriz, puis en chirurgie cardiaque à l’Université des sciences médicales d’Iran. En 1994, il a été nommé président de l’Université des sciences médicales de Tabriz, poste qu’il a occupé pendant cinq ans, marquant ainsi le début de son influence dans le domaine médical.
Transition vers la politique
La carrière politique de Pezeshkian a débuté en 1997 lorsqu’il a rejoint l’administration de Mohammad Khatami en tant que vice-ministre de la Santé. En 2001, il a été promu ministre de la Santé, où il a servi jusqu’en 2005. Son engagement pour les réformes et son approche progressiste lui ont permis de se faire élire cinq fois au Parlement iranien, représentant le district de Tabriz. De 2016 à 2020, il a également été Premier Vice-Président du Parlement.
Positions et controverses
Pezeshkian est connu pour ses opinions franches et parfois controversées. Supporter du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (IRGC, il a même porté l’uniforme de l’IRGC lors d’une réunion universitaire pour montrer son soutien.
Cependant, il n’hésite pas à critiquer le système politique iranien. Après les élections présidentielles de 2009, il a dénoncé le traitement des manifestants. Il a également critiqué la gestion des protestations de 2018 et a appelé à des réformes plus efficaces. Pezeshkian soutient également l’application de l’article 15 de la Constitution iranienne, qui promeut l’utilisation des langues locales et ethniques dans l’éducation et les médias.
S’il a appelé les jeunes à voter pour lui, cela ne semble pas avoir fait mouche, selon notre ami, Hamid Enayat, politologue spécialiste de l’Iran, qui évoque le clip d’un jeune étudiant affirmant que « les jeunes ne voteront pour aucun candidat car ils sont convaincus que rien ne changera ». « Il semblerait que l’on n’ait plus de nouvelles de ce jeune depuis », précise Enayat. Selon le politologue, Pezeshkian « ne pose un danger au dictateur ».
Vie personnelle et image publique
La vie personnelle de Pezeshkian est marquée par la tragédie. En 1993, il a perdu sa femme, une gynécologue, et un de ses enfants dans un accident de voiture. Il a élevé seul ses deux fils et sa fille, qui est aujourd’hui diplômée en chimie de l’Université de technologie de Sharif, une université par laquelle sont passée de nombreux contributeurs de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, comme Ali Hajimiri ou Hassan Afrouzi.
Fan de football, Pezeshkian soutient activement le club Tractor S.C. Il est accusé par ses opposants politiques d’avoir des liens avec des personnes corrompues.
Une candidature à la présidence
Après avoir retiré sa candidature à l’élection présidentielle de 2013 et avoir été rejeté en 2021, Pezeshkian s’est qualifié pour l’élection présidentielle de 2024. Sa campagne se concentre sur la réforme du système de santé, l’amélioration des droits des minorités ethniques et une gestion plus transparente et responsable du gouvernement.