You are currently viewing Iran : Confirmation de la mort d’Ebrahim Raïssi par le régime
Ebrahim Raïssi/ Photo : @Mostafameraji/Wikimedia Commons.

Iran : Confirmation de la mort d’Ebrahim Raïssi par le régime

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Post category:MONDE
  • Commentaires de la publication :0 commentaire

Le président iranien, Ebrahim Raïssi, pressenti pour succéder au Guide suprême, est décédé dans un accident d’hélicoptère, selon un communiqué officiel du gouvernement iranien publié le lundi 20 mai au matin. L’annonce intervient après des heures de confusion et de démentis sur les circonstances de l’accident survenu le dimanche 19 mai.

L’appareil a été retrouvé lundi, dans une zone montagneuse et rurale près de la frontière avec l’Azerbaïdjan. Dimanche après-midi, les médias iraniens ont initialement parlé d’un « atterrissage difficile » de l’hélicoptère présidentiel avant de confirmer qu’il s’agissait en réalité d’un crash. Ebrahim Raïssi se trouvait à bord de l’appareil avec le ministre des Affaires étrangères Hossein Amir Abdollahian, le gouverneur de l’Azerbaïdjan-Oriental Malek Rahmati, et l’imam de la prière du vendredi de la province, Mohammad-Ali Ale-Hashem. L’accident a eu lieu dans un épais brouillard alors que l’hélicoptère se dirigeait vers la ville de Tabriz.

Réactions du guide suprême

Le Guide suprême, Ali Khamenei, a rapidement réagi en appelant les Iraniens à prier et à espérer que Dieu ramènerait le président sain et sauf. Il a également annoncé cinq jours de deuil public et présenté ses condoléances au peuple iranien. Malgré cette tragédie, Khamenei a assuré que l’administration du pays ne serait pas perturbée, soulignant la stabilité du pouvoir en Iran.

Un président controversé

Élu en juin 2021, Raïssi, 63 ans, était un religieux ultraconservateur et fidèle allié de Khamenei. Son élection, marquée par une forte abstention et l’élimination de ses principaux adversaires par le Conseil des gardiens de la Constitution, a été critiquée pour son manque de légitimité démocratique. En tant que président, il a maintenu une répression sévère contre les mouvements de contestation et soutenu le retour de la police des mœurs.

Contexte international et intérieur

La disparition de Raïssi, surnommé « le boucher de Téhéran », survient dans un contexte de vives tensions régionales, notamment en raison de la guerre menée par Israël à Gaza et des attaques de drones et de missiles iraniennes contre Israël en réponse à une attaque sur le consulat iranien à Damas. En Iran, les accusations se portent sur l’Azerbaïdjan, qui entretient des relations étroites avec Israël, une collaboration qui s’étendrait jusqu’aux domaines de la Défense et de la sécurité. Raïssi venait en effet d’inaugurer un barrage à la frontière avec l’Azerbaïdjan pour l’inauguration d’un barrage avec son homologue azerbaïdjanais, Ilham Aliyev, contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial.

Sur les réseaux sociaux, circule l’information selon laquelle, l »hélicoptère de Raïssi aurait été abattu.

La situation intérieure est également tendue avec des contestations publiques depuis la mort de Mahsa Amini, une crise économique sévère et des attaques terroristes. C’est sous sa présidence, qu’une violente répression a été instaurée suites à la révolte populaire provoquée par la mort de la jeune kurde. Près de 500 Iraniens liés aux manifestations ont été tués, dont huit par pendaison. C’est également à cette période que le régime iranien a commencé à éborgner « systématiquement » les manifestants. L’ONG Iran Human Rights, basée en Norvège rapporte qu’au moins 138 personnes ont été victimes de cette méthode de répression.

Sous le mandat de Raïssi, l’Iran a continué de faire face à une inflation galopante, une monnaie en chute libre et une crise économique exacerbée par les sanctions internationales. Malgré ces défis, Khamenei avait récemment loué les efforts économiques du gouvernement de Raïssi.

Le vice-président, Mohammad Mokhber, va assurer l’intérim avant de potentielles futures élections

Conformément à la Constitution iranienne, le premier vice-président Mohammad Mokhber assumera les fonctions de président par intérim jusqu’à la tenue d’une nouvelle élection dans les cinquante prochains jours. Il avait été nommé par le président iranien en août 2021, après l’élection présidentielle. Agé de 68 ans, il a occupé plusieurs postes officiels, à Dezfoul, dans le Khouzestan, sa province natale. Il a également dirigé plusieurs entreprises et la Fondation de l’ordre de l’Imam (Setad), chargée de gérer les propriétés confisquées à la suite de la Révolution islamique de 1979. Mokhber faisait partie de la délégation iranienne qui s’est rendue en octobre dernier à Moscou afin de conclure un accord permettant de fournir des missiles et des drones supplémentaires à la Russie. En 2010, son nom avait été inscrit par l’Union européenne sur une liste de personnes à sanctionner pour implication présumée dans des « activités nucléaires ou balistiques », avant d’être retiré de cette liste deux ans plus tard. Il devrait prolonger la ligne dure de Raïssi.

La mort de Raïssi laisse un vide dans la succession potentielle au Guide suprême Ali Khamenei, âgé de 85 ans. Les prochaines élections seront cruciales pour déterminer la direction future de l’Iran, bien que les réformateurs et les modérés aient peu de chances de voir leurs candidats validés par le Conseil des gardiens de la révolution.

Laisser un commentaire