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Emmanuel Macron. Photo : @UE

Gouvernement Lecornu II : Emmanuel Macron prévient qu’il dissoudra l’Assemblée en cas de censure

Emmanuel Macron a haussé le ton. Lors du Conseil des ministres tenu mardi 14 octobre, le président de la République a mis en garde les parlementaires : toute motion de censure adoptée contre le gouvernement de Sébastien Lecornu pourra mener à une dissolution. Selon la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, le chef de l’État a insisté sur la nécessité de préserver la stabilité institutionnelle et d’entretenir l’esprit de compromis au sein d’une Assemblée fragmentée depuis les dernières élections législatives.

Cette mise en garde intervient alors que plusieurs forces d’opposition ont déjà annoncé leur intention de déposer une motion de censure à la suite de la déclaration de politique générale du Premier ministre. La France insoumise et le Rassemblement national ont confirmé qu’ils déposeraient chacune leur propre motion. Le Parti socialiste aurait finalement décidé de ne pas censurer le gouvernement de Lecornu après que le premier ministre ait annoncé son intention de proposer de « suspendre la réforme des retraites » jusqu’à la présidentielle.

Pour être adoptée, une motion de censure doit réunir la majorité absolue des députés, soit 289 voix. Selon les équilibres actuels, les groupes du Rassemblement national, de La France insoumise, des Écologistes et socialistes, de la Gauche démocrate et républicaine et de l’Union des droites pour la République totalisent environ 265 sièges. Le groupe socialiste, avec une trentaine de députés, détient donc la clé du sort du gouvernement.

Mais cette concession pourrait ne pas suffire à éviter la censure. « Si cela se passe mal cette semaine, nous entrerons dans une grave crise institutionnelle. La dissolution deviendra inéluctable », a déclaré Sébastien Lecornu, appelant les groupes parlementaires à la responsabilité.

Avant sa prise de parole devant les députés, le Premier ministre a reçu à Matignon les parlementaires de la majorité ainsi que plusieurs élus des Républicains susceptibles de soutenir son gouvernement. D’après son entourage, il a promis un discours de « droite sociale » et de « sortie de crise », centré sur la stabilité, le pouvoir d’achat et la réconciliation nationale.

En parallèle, le Conseil des ministres a adopté le projet de loi de finances pour 2026 et celui de financement de la Sécurité sociale, deux textes que le gouvernement entend présenter au Parlement dans les délais prévus. Ce budget prévoit près de 30 milliards d’euros d’économies et repose sur une hypothèse de croissance de 1,5 % en 2026, jugée optimiste par le Haut Conseil des finances publiques. Plusieurs mesures phares, dont la suspension de la réforme des retraites, des baisses d’impôts ciblées pour les petites entreprises et une contribution exceptionnelle sur les grandes fortunes, devraient être au cœur des débats parlementaires.

Cette séquence politique s’annonce déterminante pour l’avenir du gouvernement Lecornu II. En associant explicitement la censure à une dissolution, Emmanuel Macron cherche à maintenir la cohésion de son camp et à dissuader les socialistes de franchir le pas. Mais cette stratégie comporte un risque politique évident : dans l’hypothèse d’un retour aux urnes, les sondages récents donnent le Rassemblement national en tête des intentions de vote. Le président parie donc sur le sens des responsabilités des députés pour éviter une nouvelle crise institutionnelle, tout en sachant que chaque camp joue désormais une partie décisive de la législature.

Source : 20 Minutes.

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