Le Sénat américain a adopté ce mardi 1 juillet le vaste projet de loi budgétaire voulu par Donald Trump, malgré des divisions internes. Surnommé « Big Beautiful Bill », ce texte accroît le déficit et réduit la protection sociale, suscitant de vives critiques, y compris dans le camp républicain.
Mardi 1er juillet, le Sénat américain a adopté par 51 voix contre 50 le « Big Beautiful Bill », projet de loi budgétaire phare de Donald Trump. L’adoption n’a été possible que grâce au vote décisif du vice-président J. D. Vance, trois sénateurs républicains s’étant opposés au texte : Susan Collins, Thom Tillis et Rand Paul.
Des coupes dans la santé et l’alimentation
Ce texte prévoit d’importantes réductions d’impôts, notamment sur les pourboires et heures supplémentaires, mais également des coupes budgétaires massives. En particulier, près de 1 000 milliards de dollars seraient économisés sur Medicaid, le programme d’assurance santé destiné aux plus modestes, menaçant la couverture de près de 12 millions de personnes, selon le Bureau du budget du Congrès. Des réductions sont aussi prévues dans l’aide alimentaire fédérale.
Un budget qui accroît fortement le déficit
Les républicains justifient ces mesures en réorientant les fonds vers la défense et la lutte contre l’immigration. Mais le projet, qui prolonge et accentue les baisses d’impôts du premier mandat Trump, réduira durablement les recettes fiscales et alourdira le déficit, souligne le New York Times. « Le projet de loi républicain met le pays sur un nouveau chemin budgétaire, plus dangereux », avertit le quotidien.
Des critiques internes et la menace de Musk
Rand Paul, sénateur libertarien, a dénoncé un texte « que les conservateurs maudiront un jour ». Quant à Elon Musk, il a menacé de créer son propre parti politique, l’America Party, si la loi était adoptée. Une nouvelle attaque contre Trump, qui a répliqué en pointant la dépendance de Musk aux subventions fédérales.
Un « Robin des Bois à l’envers »
Pour ses détracteurs, ce texte est un « Robin des Bois à l’envers », qui prend aux pauvres pour donner aux riches. Une infographie du New York Times montre en effet que les 10 % les plus pauvres seraient les plus grands perdants, tandis que les 10 % les plus riches en seraient les principaux bénéficiaires.
Avant d’entrer en vigueur, le texte doit encore être validé par la Chambre des représentants, où son adoption reste incertaine. Mais ce vote au Sénat révèle déjà les lignes de fracture au sein du parti républicain, et pourrait peser lourdement sur les prochaines échéances électorales.
Source : Courier international.