Donald Trump a défendu publiquement ce lundi 12 mai l’offre généreuse du Qatar, qui propose aux États-Unis un Boeing 747-8 d’une valeur estimée à 400 millions de dollars. Cette offre, qui pourrait devenir le nouvel avion présidentiel, suscite des interrogations sur les conflits d’intérêts et la sécurité nationale, ainsi que des préoccupations juridiques. Le président américain a exprimé sa reconnaissance pour ce geste et déclaré qu’il serait «stupide» de refuser un tel cadeau,
Lors de son passage au Qatar dans le cadre de sa tournée dans le Golfe, Donald Trump a fermement défendu le choix d’accepter l’avion présidentiel offert par la famille royale qatari. Le président a assuré que « ce serait stupide » de refuser une telle offre, soulignant que le Qatar lui avait offert un cadeau impressionnant. Il a ajouté que ce Boeing 747-8, surnommé « le palace dans le ciel » par certains médias américains, serait un ajout précieux pour le pays, tout en affirmant qu’il ne chercherait pas à l’utiliser à des fins personnelles après son mandat.
Les préoccupations concernant les conflits d’intérêts
Cette proposition du Qatar a soulevé des interrogations sur les conflits d’intérêts potentiels. En vertu de la Constitution des États-Unis, les responsables publics ne sont pas autorisés à accepter des cadeaux de la part de dirigeants étrangers. Les sénateurs démocrates, tels que Cory Booker et Chris Murphy, ont rapidement critiqué l’offre, estimant qu’elle créait un « conflit d’intérêts évident » et qu’elle soulevait des questions sur l’influence étrangère. Ces sénateurs ont insisté sur le fait que le gouvernement américain devait réaffirmer un principe fondamental selon lequel « personne ne doit utiliser le service public pour s’enrichir personnellement ».
Une question de sécurité nationale
L’acceptation d’un avion offert par une puissance étrangère suscite également des inquiétudes concernant la sécurité nationale. Le Boeing 747-8 pourrait, selon les experts, remplacer l’actuel Air Force One, l’avion présidentiel. Toutefois, Air Force One est conçu pour servir de centre de commandement mobile en cas d’attaque contre les États-Unis, une fonction cruciale qui soulève des questions sur la sécurité d’un appareil provenant d’un État étranger. Trump a assuré que l’avion, une fois en sa possession, serait utilisé exclusivement à des fins officielles et non personnelles.
Le cadeau pourrait être destiné au ministère de la Défense
La Maison Blanche a précisé que les détails juridiques de cette offre étaient encore en cours d’étude. Karoline Leavitt, porte-parole du gouvernement, a assuré que le Qatar ne cherchait pas de traitement de faveur en retour, et que « tout don au gouvernement américain est réalisé dans le respect total de la loi ». Elle a ajouté que le Qatar savait que Donald Trump ne travaillait qu’avec les intérêts des États-Unis en tête, renforçant ainsi l’idée que cet avion pourrait simplement être un cadeau symbolique sans contrepartie.
Le coût des avions présidentiels actuels
L’avion offert par le Qatar pourrait devenir l’un des plus coûteux jamais donnés au gouvernement américain. L’acceptation de ce cadeau fait suite à la frustration de Trump concernant les coûts de maintenance élevés des avions présidentiels actuels, des Boeing 747-200B datant de 1990. Trump a exprimé son mécontentement à plusieurs reprises concernant ces appareils, en raison des dépenses nécessaires à leur entretien.
Un nouveau contrat avec Boeing
Le président américain a aussi évoqué les retards concernant la commande de nouveaux avions Air Force One auprès de Boeing. Le contrat de 3,9 milliards de dollars, signé en 2018, prévoyait la livraison de deux avions 747-8 d’ici fin 2024. Cependant, des problèmes d’approvisionnement, la faillite d’un sous-traitant, ainsi que la pandémie de Covid-19 ont retardé cette livraison. En attendant, Donald Trump continue de voyager à bord de son propre jet privé, surnommé « Trump Force One ».
Source : Le Figaro.