Dans le cœur de Villeurbanne, les anciennes usines ACI, se réinventent en un quartier mixte innovant, prévu pour 2026. Les locaux historiques ont toutefois été préservés et accueillent La Filature, un nouveau lieu de vie collaboratif accueillant associations, entreprises et artistes.

L’ancien site industriel Auto Chassis International (ACI) situé juste à côté des gratte-ciel de Villeurbanne, et qui appartenait au Groupe Renault, va accueillir un nouveau quartier mixte d’ici à 2026. Pensé autour d’un parc de 2,6 hectares, il sera traversé par la future Ligne T6. Les travaux ont débuté durant l’été 2023.

Bien que l’usine elle-même ait été réduite en poussière, les anciens locaux de la direction situés au 10, rue du Pérou, ont été conservés, témoignant de l’importance patrimoniale du site. Ces bâtiments, vestiges de l’ère industrielle de la ville, servent provisoirement d’incubateur pour une quinzaine d’entreprises émergentes. Cette initiative offre non seulement une nouvelle vie à ces structures historiques, mais encourage également l’innovation et l’esprit d’entreprise au sein de la communauté.

Les occupants de La Filature bénéficient d’un tarif attractif, avec une redevance de 10 euros par mètre carré par mois, charges comprises. Ce modèle économique inclusif garantit que ce lieu, dont l’inauguration s’est déroulée le 19 mars dernier, reste accessible à une variété d’usages et d’acteurs sociaux, depuis les startups jusqu’aux groupes communautaires.

La Filature est gérée par l’association Intermède, en collaboration avec Lieux Courbes qui assure la gestion du Pavillon et du bar. Au cœur de la cour d’honneur, une structure en bois nommée « Le Pavillon » a en effet été érigée. Conçue comme une salle partagée, elle est disponible pour les associations et les habitants du quartier. Non loin, se trouve un bar et un restaurant. Nous avons eu l’occasion de visiter La Filature avec Maëlle Nègre, gestionnaire du lieu.

Dans les locaux de La Filature, nous avons rencontré, Dimitri Levasseur, chargé d’accompagnement AC//RA, le réseau régional d’Art contemporain, qui « fédère 115 lieux d’Art contemporain dans la région, à travers des missions de communication de structuration et de diffusion de leurs informations, évènements, vernissage et expositions », mais propose aussi « un accompagnement pour les artistes auteurs, avec des rencontres professionnels, des accompagnements individuels ». « Nous sommes en interaction quotidienne avec les autres structures présentes à la Filature, cela permet une émulsion collective. Cela favorise les passerelles « , nous a-t-il confié.

Nous avons justement eu l’occasion de nous entretenir avec l’un des nombreux artistes que comptent la région, en la personne de Robinson Haas, de l’Atelier POLI, « un collectif de quatre artistes plasticiens et plasticiennes qui partagent un atelier pour échanger sur (leurs) pratiques, se rencontrer, faire venir des professionnels et présenter leur travail ».

L’Atelier Poli, comme les autres structures ont signé un bail de deux ans. La réaffectation temporaire de ces espaces est prévue jusqu’à fin 2025. Ce laps de temps permettra aux planificateurs urbains de dessiner le futur visage du quartier.

Avec ces développements, Villeurbanne ne se contente pas de préserver son patrimoine industriel; la ville le réinvente, créant un espace où passé et futur se rencontrent pour former une communauté plus unie et vivante. La Filature, bien plus qu’un projet de rénovation, est le symbole d’une ville qui regarde résolument vers l’avant tout en honorant ses racines.