L’assassinat d’un homme d’origine maghrébine dans le Var par un individu se revendiquant de l’ultra-droite vient d’être requalifié en acte terroriste. Christophe B., 53 ans, a revendiqué son geste dans des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, incitant à la haine et à la violence.
Samedi 31 mai, vers 22h, Christophe B. ouvre le feu sur deux de ses voisins dans une zone industrielle de Puget-sur-Argens, tuant l’un d’eux, un homme présumé de nationalité tunisienne, et blessant grièvement un autre, de nationalité turque. L’auteur, inconnu des services de renseignement, prend ensuite la fuite avant d’être arrêté dimanche matin grâce au signalement de sa compagne.
Dans son véhicule et à son domicile, les gendarmes découvrent un véritable arsenal d’armes à feu, déclarées au titre du tir sportif. Surtout, deux vidéos circulent, dont l’une publiée juste avant l’attaque, dans laquelle Christophe B. appelle les Français à « tirer » sur les personnes d’origine maghrébine. Il y exprime une idéologie ultranationaliste, prétend défendre « le drapeau français », et désigne explicitement l’immigration comme un danger.
Le PNAT se saisit du dossier
Initialement ouvert pour meurtre à caractère raciste, le dossier est désormais entre les mains du Parquet national antiterroriste (PNAT), qui a requalifié les faits en « assassinat et tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste », commis « en raison de la race, de l’ethnie, la nation ou la religion ».
L’enquête est désormais menée par la DGSI et la Sous-direction antiterroriste (SDAT). Christophe B. peut être maintenu en garde à vue jusqu’à 96 heures.
Un précédent judiciaire pour l’ultra-droite
La saisine du PNAT pour un acte lié à une idéologie d’extrême droite reste exceptionnelle. Dans ce cas précis, la violence ciblée, le discours haineux documenté et l’objectif de terroriser une partie de la population ont pesé lourd dans la décision.
Sur sa page Facebook, de nombreux messages antimusulmans et violents avaient déjà été signalés. Christophe B. y commentait notamment la sortie de prison de personnes radicalisées par des appels au meurtre.
Une montée des menaces de l’ultra-droite en France
Cet attentat survient dans un contexte de vigilance accrue vis-à-vis des mouvances d’ultra-droite. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait récemment alerté sur la montée de groupes violents, nourris par des discours complotistes et xénophobes en ligne.
Source : Le Parisien.
