Ce mardi 16 juillet 2024, le président du Rwanda Paul Kagame a été réélu pour un quatrième mandat. Élu avec 99,18% des voix, son parti politique quant à lui, le FPR a remporté les élections législatives avec plus de 68% des voix.
Réélu pour un quatrième mandat, cela fait maintenant trente ans que Paul Kagame, contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial dirige le Rwanda. Le candidat est vu comme un héros dans le pays depuis 1994, lorsqu’il avait renversé le gouvernement extrémiste au pouvoir qui était à l’origine du génocide du Rwanda qui a fait plus de 800 000 victimes. Paul Kagame a aidé le Rwanda à se redresser suite au génocide qui a frappé le pays, il a aidé le pays à développer le secteur de la Santé, de l’éducation, construit de nouvelles infrastructures et sorti le pays d’une lourde crise financière. Il est toutefois accusé par le président de la RDC, Félix Tshisekedi, de soutenir les attaques du groupe armé M23, qui ravagent l’est du Congo et plus précisément la région du Nord-Kivu.
Un score qui fait polémique
Si sa performance aux élections est saluée, elle soulève tout de même bons nombres de questions. Un score presque parfait à des élections présidentielles n’est pas synonyme de démocratie. Malgré tout ce que Kagame a apporté au pays, il est accusé de plusieurs faits dangereux pour la démocratie comme : un manque d’ouverture démocratique, une répression des voix opposantes dans le pays.
Plusieurs candidats anti-Kagame n’ont pas pu se présenter à la présidentielle. C’est le cas de Victoire Ingabire, qui a déclaré que « gagner continuellement l’élection présidentielle avec près de 100 % des voix n’est pas un signe de popularité, mais de manque de concurrence ». La politique de Paul Kagame est fortement critiquée à l’international, car il autorise très peu de pluralité politique au sein de son pays.
Seuls deux candidats ont été autorisés à concourir : Frank Habineza, leader du seul parti d’opposition autorisé, le Parti démocratique vert, et l’indépendant Philippe Mpayimana, qui ont obtenu respectivement 0,50 % et 0,32 %. Les élections elles-mêmes ont été critiquées pour leur manque de transparence et de compétition équitable. La communauté internationale a exprimé des préoccupations quant à l’absence de conditions permettant une véritable opposition politique.
Les élections législatives se sont déroulées en même temps. Le parti politique de Paul Kagame, a reçu 68,83% des voix. Les alliés du FPR, c’est-à-dire le Parti libéral et le Parti social-démocrate ont obtenu respectivement 8,66 % et 8,62 % des suffrages. Tous les autres n’ont même pas reçu 5% des voix, dont le Parti démocratique vert qui est arrivé deuxième aux élections présidentielles.
Le président Kagame avait été autorisé à se présenter à nouveau en 2017, à la suite d’une révision constitutionnelle controversée, en 2015, qui avait instauré le quinquennat (avec un maximum de deux mandats). Ce changement avait été vivement critiqué, car il réduisait à zéro le nombre de mandats de Paul Kagame et lui permettait également de faire un septennat transitoire 2017-2024. Grâce à cette réforme, il peut rester au pouvoir en cas de réélection jusqu’en 2034.
Des figures politiques africaines comme : Abiy Ahmed (Éthiopie), William Ruto (Kenya), Samia Suluhu Hassan (Tanzanie) et Yoweri Museveni (Ouganda), tous membres du FEM, ont salué cette réélection, mais d’autres comme les États-Unis du contributeur du FEM, Joe Biden et l’Union européenne, d’Ursula Von Der Leyen, tous deux contributeurs du FEM, ont exprimé des préoccupations quant à la légitimité des élections.