À l’aube d’une potentielle consécration européenne face à l’Inter Milan, le PSG impressionne déjà sur un autre terrain : celui du business. Malgré l’absence de Ligue des champions à son palmarès, le club parisien s’est hissé parmi les plus grandes marques de sport de la planète. Avec 806 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2024, Paris ne joue plus seulement avec le ballon, mais aussi avec les codes du marketing globalisé.
Racheté 70 millions d’euros par Qatar Sports Investments (QSI), le club a vu sa valorisation exploser, atteignant aujourd’hui entre 3,5 et 4,2 milliards d’euros. Ce succès est le fruit d’une stratégie portée par Nasser al-Khelaïfi, président du club et homme d’affaires averti. Dès le départ, l’objectif est clair : imposer Paris sur la carte mondiale du sport.
Avec des partenariats prestigieux, comme celui signé avec la Qatar Tourism Authority pour 200 millions d’euros, le club attire des stars telles que Zlatan Ibrahimovic ou David Beckham. Le PSG devient vite un aimant à talents… et à sponsors.
Un club devenu marque de luxe
Le rebranding opéré en 2012 avec un logo mettant en avant la tour Eiffel et la marque « PARIS » donne le ton : le club entend dépasser le cadre du football. Grâce à des tournées aux États-Unis, en Asie et au Moyen-Orient, le PSG se vend comme une marque lifestyle. La collaboration avec Jordan Brand en 2018 en est l’illustration parfaite : elle positionne le maillot parisien dans la culture urbaine et mode.
En parallèle, l’arrivée de Neymar, Mbappé et Messi propulse la notoriété du club à un niveau stratosphérique : 224 millions d’abonnés sur les réseaux sociaux et un million de maillots vendus chaque saison.
Un modèle économique puissant mais encore fragile
Aujourd’hui, le club engrange 282 millions d’euros via le sponsoring, 178 millions grâce aux droits TV, et 168 millions avec la billetterie — un chiffre impressionnant vu la capacité du Parc des Princes. À titre de comparaison, l’Inter Milan ne perçoit que 75 millions d’euros sur ce même poste.
Le PSG bénéficie aussi de deux des contrats les plus lucratifs de l’histoire du sport : 70 M€/an avec Qatar Airways et 75 M€/an avec Nike.
Mais la rentabilité reste un défi : en 2024, le club reste déficitaire à cause des salaires astronomiques — celui de Mbappé atteignait 72 M€ bruts par an — et de la fiscalité française. Depuis 2011, le PSG a versé 3 milliards d’euros à l’État français en impôts et taxes.
Une conquête ambitieuse de l’Amérique
Avec l’entrée du fonds américain Arctos (12,5 % du capital) et la Coupe du monde des clubs organisée aux États-Unis en 2025, le PSG veut désormais percer le plus grand marché du sport. Un nouveau stade est également à l’étude pour amplifier sa croissance et valorisation — estimée à 5 milliards d’euros à terme.
Un club entre dépendance et indépendance
L’ambition à long terme est claire : rendre le club progressivement moins dépendant du Qatar, sans pour autant couper le lien stratégique. Les dirigeants veulent capitaliser sur cette saison exceptionnelle pour attirer de nouveaux actionnaires et franchir un cap économique historique.
Source : Le Parisien.