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Paris : Une enquête pour « complicité de génocide » à Gaza ouverte en France, une première historique

C’est une décision sans précédent. Pour la première fois en France, une enquête judiciaire a été ouverte pour complicité de génocide dans le cadre du conflit à Gaza. Le parquet national antiterroriste (PNAT) a confirmé, vendredi 6 juin 2025, l’ouverture d’une information judiciaire visant plusieurs Franco-Israéliens suspectés d’avoir participé au blocage de l’aide humanitaire destinée à la population civile de Gaza entre janvier et mai 2024.

Cette initiative judiciaire pourrait constituer une première mondiale à l’échelle des juridictions nationales, selon le quotidien Le Monde. En effet, jamais auparavant une procédure pénale nationale n’avait retenu la qualification de génocide pour des actes présumés liés à la guerre dans la bande de Gaza.

Des plaintes déposées par l’Union juive française pour la paix

L’enquête a été déclenchée à la suite d’une plainte avec constitution de partie civile, déposée en novembre 2024 par l’Union juive française pour la paix (UJFP) et une citoyenne franco-palestinienne. Elles dénonçaient des actions concrètes visant à empêcher l’acheminement de l’aide humanitaire vers Gaza, en bloquant ou en attaquant physiquement des camions aux postes-frontières israéliens, notamment à Nitzana et Kerem Shalom.

Ces actes auraient été menés par des membres d’associations pro-israéliennes telles que « Israël is Forever » ou « Tzav-9 », connues pour leurs opérations de terrain. Certaines de ces personnes posséderaient également la nationalité française. Le parquet estime qu’il existe des « indices graves et concordants » de leur implication dans des faits pouvant relever de complicité de génocide, de provocation publique au génocide, et de crimes de guerre.

Un tournant dans la reconnaissance juridique des crimes à Gaza

L’ouverture de cette information judiciaire représente une avancée majeure dans la reconnaissance juridique des crimes présumés commis à Gaza. Selon les avocates des plaignants, Damia Taharraoui et Marion Lafouge, « cette décision est en cohérence parfaite avec les éléments factuels et juridiques fournis ». Elles soulignent l’importance de cette avancée, « dans un contexte où, début 2024, personne ne voulait entendre parler de génocide ».

Deux juges du pôle « crimes contre l’humanité » du tribunal judiciaire de Paris ont été désignés pour instruire cette affaire. Leurs investigations devront notamment déterminer si les actions menées ont effectivement contribué, directement ou indirectement, à empêcher l’accès à l’aide vitale pour une population civile sous blocus.

Un signal politique et judiciaire fort

Cette procédure s’inscrit dans un climat international où les accusations de nettoyage ethnique, de déplacements forcés et de bombardements indiscriminés à Gaza ont conduit plusieurs institutions, dont la Cour pénale internationale (CPI) et la Cour internationale de justice (CIJ), à se saisir du dossier.

L’enquête française, inédite dans sa qualification, pourrait marquer un tournant dans la mobilisation du droit pénal international au niveau national, et mettre en lumière des responsabilités nouvelles au-delà du cadre étatique. Elle pourrait aussi, si elle aboutit, renforcer les pressions politiques en faveur d’un cessez-le-feu humanitaire durable et d’une protection internationale renforcée des civils dans les territoires palestiniens.

Source : Huff Post.

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